samedi, mai 18
Des Libanais rassemblés près du site d’une frappe israélienne sur un véhicule dans la plaine d’Adloun, le 23 avril 2024.

L’accalmie entre Israël et l’Iran est restée sans effet sur le front libanais. Entre le Hezbollah, allié de Téhéran, et l’Etat hébreu, les affrontements gagnent en intensité. Mercredi 24 avril, l’armée israélienne a annoncé avoir mené plus de quarante frappes, aériennes et d’artillerie, sur des positions du Parti de Dieu autour d’Aïta El-Chaab, une localité accolée à la frontière.

Cette offensive massive survient au lendemain d’une tentative d’attaque au drone armé du Hezbollah contre deux bases militaires près de Saint-Jean-d’Acre, dans le nord d’Israël, en riposte à l’élimination de deux de ses commandants. Face à la crainte d’une escalade incontrôlée, la mobilisation reprend sur le front diplomatique. Le ministre des affaires étrangères, Stéphane Séjourné, est attendu, samedi à Beyrouth, pour relancer l’initiative formulée par Paris, fondée sur le statu quo acté depuis la fin de la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah.

« La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l’autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations militaires israéliennes », a assuré mercredi, le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant. « De la pure propagande », a raillé le Hezbollah, qui revendique 100 000 combattants.

« Les Israéliens ont peut-être tué une quinzaine de commandants du Hezbollah mais il y en a encore beaucoup d’autres », abonde Nicholas Blanford du cercle de réflexion Atlantic Council. Toutefois, ajoute l’expert britannique, « les Israéliens ont trouvé un moyen d’identifier les commandants de terrain et le Hezbollah a beaucoup de mal à trouver la parade. » Près de 300 de ses combattants – et 72 civils libanais – ont été tués depuis qu’il a ouvert un front en soutien au Hamas, en octobre 2023, dans la foulée de l’attaque du mouvement palestinien sur le territoire israélien.

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Dans cette guerre d’usure, les deux belligérants n’ont cessé de repousser les lignes rouges, se rendant coup pour coup. De plus en plus offensive, l’armée israélienne mène des frappes en profondeur sur le territoire libanais pour cibler les cadres et les infrastructures du Hezbollah. Ce dernier se fait plus audacieux dans les cibles qu’il vise, principalement militaires, mais les pertes israéliennes sont limitées – onze soldats et 12 civils ont été tués.

Zone-tampon

« Il n’y a pas de changement fondamental dans leurs tactiques et on est encore loin d’une escalade vers un conflit généralisé », estime M. Blanford. L’objectif d’Israël reste inchangé : « que les résidents du nord d’Israël puissent retourner chez eux en toute sécurité », a répété le ministre Gallant. Près de 80 000 Israéliens ont évacué les localités de la bande frontalière dans le nord de la Galilée.

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