Les autorités philippines ont ordonné à des milliers de pêcheurs de rester à quai vendredi 3 mars à cause d’une marée noire difficile à circonscrire survenue après le naufrage d’un tanker en début de semaine. La flaque de pétrole s’étend sur 120 kilomètres à environ neuf kilomètres des côtes de l’île Mindoro, au sud de la capitale, Manille, a expliqué Ram Temena, un responsable de la gestion des désastres de la province du Mindoro oriental, dans le centre-ouest du pays.
Les garde-côtes philippins sont toujours à la recherche du Princess Empress, qui a coulé dans une mer démontée mardi au large de la commune de Naujan, après avoir eu un souci de moteur. Un autre navire a secouru les vingt membres de l’équipage.
Une cargaison de 800 000 litres de fioul
Le gouverneur de la province, Humerlito Dolor, a indiqué que la situation était « en train d’empirer ». Il a ordonné aux 18 000 pêcheurs locaux enregistrés de rester à quai jusqu’à ce qu’il ne soit plus dangereux d’attraper des poissons. En attendant d’être de nouveau autorisés à pécher, ils recevront des colis de nourriture. « Cela va avoir un gros impact sur nous », a dit M. Dolor, redoutant des effets négatifs de « long terme ».
Le tanker transportait 800 000 litres de fioul depuis la province de Bataan, près de Manille, vers la province centrale de Iloilo. Le carburant diesel qui propulsait le bateau et une partie de la cargaison se sont déversés dans la mer, ont indiqué les garde-côtes plus tôt, alimentant les inquiétudes autour de la riche vie sous-marine de la région et des industries qui dépendent des activités maritimes. La quantité de diesel et de fioul rejetée dans l’eau n’est pas connue.
Barrages flottants inexploitables
Le porte-parole des garde-côtes Armando Balilo a expliqué aux médias locaux que la mer agitée avait empêché le déploiement de barrages flottants destinés à empêcher la progression de la nappe toxique. Des produits chimiques ont été utilisés à la place afin de la décomposer.
La maire de la ville de Pola, Jennifer Cruz, a rapporté que des poissons morts souillés de pétrole s’étaient échoués sur le rivage de sa municipalité, qui se trouve juste au sud de Naujan. « Tout notre littoral a été touché par la marée noire », a-t-elle indiqué. Selon elle, des garde-côtes et des volontaires sont en train de nettoyer la plage, dont certains à mains nues, et ont rempli plusieurs barils du produit toxique.