[Le 1er mars s’est ouvert le One Forest Summit de Libreville, au Gabon, avec l’objectif de préserver les forêts tropicales]
Aujourd’hui, le Covid-19 a quasiment disparu de nos radars médiatiques. La pandémie n’est pas finie pour autant, le virus à son origine s’étant installé dans notre quotidien. Mais le souvenir de cet épisode qui a engendré des souffrances colossales, des pertes de vies humaines et des dommages économiques est encore à vif pour beaucoup. Avant qu’on ne l’oublie, il faut réorienter les politiques et les ressources pour prévenir les nouvelles pandémies, dont le risque ne cesse de croître.
Le Covid-19 a été un choc mondial et a surpris beaucoup d’entre nous. Pourtant, ce type de pandémie était prévisible. Les noms d’Ebola, de Zika, de Chikungunya, de grippe aviaire, de Nipah ou de coronavirus sont devenus familiers. Avant le Covid-19, il y avait déjà trois fois plus de foyers de maladies infectieuses notifiés que dans les années 1980. Si l’on ajoute à ce constat une connectivité mondiale, elle aussi en pleine expansion, tous les facteurs sont présents pour favoriser l’apparition de nouvelles pandémies dans les prochaines années.
Nous devrions être mieux préparés pour faire face aux prochaines émergences à condition de rester sur nos gardes. L’expérience acquise sur les différentes réponses (mesures de contrôle, confinement, procédures accélérées de développement de vaccins, de thérapies, communication sur le risque, modélisation et aide à la décision, etc.) a une valeur inestimable.
Des centaines de milliers de virus non identifiés
Combinée à des outils de santé publique déployés plus rapidement, cette stratégie devrait permettre de mieux répondre à ces futures crises. Toutefois, la réponse lente et confuse à la récente propagation du « mpox » (le nouveau nom du « monkeypox », la variole du singe) n’est pas de bon augure. Les risques d’une pandémie demeurent élevés, et c’est entre les crises que nous devons apprendre à mieux prévenir de futures pandémies.
Il est possible de se préparer contre des menaces précises, mais l’enjeu est tout autre face aux adversaires inconnus qui sont très nombreux. Plusieurs centaines de milliers de virus encore non identifiés pourraient toucher l’homme demain. Il est donc crucial de combiner une approche de préparation avec une approche de prévention qui serait ciblée, non pas sur chaque agent pathogène à potentiel pandémique, mais sur les facteurs à l’origine de leurs émergences.
Pour prévenir ces émergences, il faut donc d’abord comprendre les caractéristiques de ces agents pathogènes émergents ainsi que les facteurs qui y sont associés. Et les chiffres sont sans appel : 75 % des maladies émergentes sont des zoonoses, c’est-à-dire des maladies dues à des virus, bactéries ou parasites qui se transmettent de l’animal à l’homme. La maladie à virus Ebola, la maladie de Lyme, les grippes pandémiques ou encore le sida : toutes ces maladies ont en commun des agents pathogènes d’origine animale.
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