L’armée israélienne a annoncé, mercredi 15 mars, avoir tué lundi, dans le nord d’Israël, un suspect portant une ceinture explosive. Soupçonné de s’être infiltré en Israël depuis le Liban, il a été abattu par les forces israéliennes, qui déclarent examiner « la possibilité que l’organisation terroriste Hezbollah soit impliquée ».
Le suspect a été interpellé en voiture à un des points de passage établis dans le nord d’Israël après qu’un engin explosif avait été déclenché dans le secteur, au carrefour de Megiddo (à environ 35 kilomètres au sud-est de Haïfa). L’armée israélienne soupçonne cet homme d’être également responsable de cette détonation, qui a blessé grièvement un civil israélien. « Il aurait pu utiliser la ceinture explosive dans la première attaque, mais a décidé de ne pas le faire, a déclaré l’armée lors d’un point presse. Nous supposons qu’il allait commettre une autre attaque terroriste mais nous ne savons pas comment (…). Peut-être voulait-il [après cela] se suicider. »
Après différents conflits, Israël et le Liban demeurent techniquement en état de guerre et la Force intérimaire des Nations unies – la Finul – est déployée dans le sud du Liban pour faire tampon entre les deux pays. L’annonce de l’armée et des services de sécurité israéliens intervient à la veille d’une discussion prévue au Conseil de sécurité des Nations unies. A l’ordre du jour, l’application de la résolution 1701 adoptée par cette instance en 2006, qui appelait Israël et le Liban à appuyer un « cessez-le-feu permanent », objectif sur lequel le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, notait en novembre 2022 qu’« aucun progrès n’[avait] été accompli ».
Selon des médias israéliens, Israël devrait profiter de cette réunion pour dénoncer une « nouvelle violation » de la résolution 1701, qui demande au gouvernement libanais d’étendre son autorité sur tout le territoire national, et le désarmement du Hezbollah, puissant mouvement armé, qui contrôle de fait le sud du pays.
« Beaucoup de questions sont sans réponse »
D’après l’armée, l’homme soupçonné d’avoir voulu commettre un attentat-suicide avait demandé à un conducteur de le prendre à bord de sa voiture, pour le ramener vers le nord du territoire, avant d’être interpellé au point de passage. Le conducteur, dont l’identité n’a pas été dévoilée, est actuellement interrogé, a précisé l’armée, disant que « beaucoup de questions sont sans réponse ».
« Je félicite les forces de sécurité d’avoir neutralisé le terroriste impliqué dans l’attentat à la bombe au carrefour de Megiddo », a écrit le ministre de la défense, Yoav Galant, sur Twitter. La situation est en train d’être évaluée avec le gouvernement, qui décidera de la réponse à apporter, a déclaré l’armée.
L’annonce survient alors que le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, s’apprête à partir en Allemagne pour une visite officielle, qui a été écourtée d’un jour. Son bureau a déclaré dans un communiqué qu’il « suivait de près (…) les développements sécuritaires ».
En 2006, la dernière grande confrontation entre Israël et le Hezbollah avait fait plus de 1 200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 côté israélien, en majorité des militaires. Le dernier attentat-suicide anti-israélien a fait vingt et un blessés à Jérusalem, le 19 avril 2016.