L’opérateur français de transport Transdev va doubler de taille aux Etats-Unis. Cette société, détenue à 66 % par la Caisse des dépôts et consignations et à 34 % par le groupe familial allemand Rethmann, a reçu les autorisations nécessaires pour acheter la société First Transit au fonds d’investissement suédois EQT, une transaction validée par son conseil d’administration lundi 6 mars.
First Transit exploite des bus sur des lignes fixes interurbaines, organise du transport à la demande pour personnes à mobilité réduite et entretient des flottes de véhicules. Cette société de plus de 20 000 personnes va donc fusionner avec les activités américaines de Transdev, pour former une entité de 35 000 salariés dans le pays, soit près d’un tiers des effectifs du groupe au niveau mondial.
En passant de 1,1 milliard à 2,4 milliards d’euros, le chiffre d’affaires du groupe aux Etats-Unis devient comparable à celui réalisé en France, passant devant l’Allemagne, où Transdev est opérateur ferroviaire. Le montant de l’acquisition n’est pas communiqué, mais il a découragé Keolis, filiale de la SNCF. Transdev est désormais présent dans quarante-quatre Etats américains sur cinquante. Il est également implanté dans six provinces canadiennes, où il développera, entre autres, le métro de Toronto.
« Vraie industrie du bus électrique »
Thierry Mallet, le PDG de Transdev, se félicite de ce développement, alors que « le marché des transports publics en France est à maturité, avec un petit essoufflement sur l’investissement, et des monopoles [SNCF, RATP] qui ne veulent voir personne entrer sur leur marché ». C’est tout l’inverse aux Etats-Unis, où il n’y a pas de monopole et où Joe Biden met en œuvre un vaste plan sur les infrastructures et les transports publics, adopté en 2021.
Le patron se félicite de voir ainsi se développer aux Etats-Unis « une vraie industrie du bus électrique ». Et met en garde l’Europe : « Une fois que la décision est prise, la mise en œuvre va vite en Amérique du Nord, plus vite que chez nous, estime-t-il. C’est l’avantage d’avoir un grand marché, vraiment unique, et sur l’électrification du parc, nous sentons que ça accélère depuis deux à trois ans. »
Pour l’instant, la flotte la plus électrifiée du groupe reste toutefois celle des Pays-Bas, avec 500 bus électriques sur 1 500. S’y ajouteront 470 bus américains, qui permettent au groupe de viser 3 000 bus électriques. En France, la société n’est pas particulièrement en avance dans ce domaine. Enfin, la crise de l’énergie, qui a pesé sur la rentabilité du groupe en Allemagne en 2022, n’existe pas outre-Atlantique.
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