Pour Ursula von der Leyen, le loup est un « réel danger pour le bétail et potentiellement pour l’homme » en Europe

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A quelques jours de son discours sur l’état de l’Union européenne (UE), qu’elle doit prononcer devant le Parlement européen, à Strasbourg, mercredi 13 septembre, Ursula von der Leyen multiplie les contacts avec les chefs d’Etat et de gouvernement – elle a déjeuné à l’Elysée il y a quelques jours, les diplomates et les eurodéputés. Pour la présidente de la Commission, ce rendez-vous, qui sera le dernier du genre avant les élections européennes de juin 2024 et la fin de son mandat, revêt une importance toute particulière. Ce sera l’heure des bilans, mais aussi l’occasion de poser des jalons si elle devait, dans les prochaines semaines, officialiser sa candidature à une deuxième législature.

Malgré cet agenda chargé, l’ancienne ministre d’Angela Merkel a pris le temps, lundi 4 septembre, de s’atteler à un sujet inattendu, en annonçant une possible révision du statut de protection des loups en Europe. « La concentration de meutes de loups dans certaines régions européennes est devenue un réel danger pour le bétail et, potentiellement, pour l’homme », a-t-elle expliqué dans un communiqué.

Alors qu’il est très difficile d’évaluer le nombre de loups présents sur le Vieux Continent, la Commission appelle « les communautés locales, scientifiques et toutes les parties intéressées à soumettre, d’ici au 22 septembre, des données actualisées sur les populations de loups et leurs impacts ». L’exécutif communautaire pourrait ensuite décider de « modifier, le cas échéant, le statut de protection du loup au sein de l’UE [datant de 1992] ».

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« Manœuvre politique »

Ursula von der Leyen a certes un contentieux avec les loups : en septembre 2022, l’un d’eux s’était introduit dans sa propriété familiale, dans le nord de l’Allemagne, et avait tué son vieux poney Dolly. « Toute la famille est terriblement bouleversée », avait-elle alors fait savoir. Mais cela ne saurait suffire à expliquer cette nécessité soudaine de s’emparer du sujet. Après un débat au Parlement européen sur la protection des loups en novembre 2022, « la Commission s’était engagée à étudier le sujet et à remettre ses conclusions d’ici à la fin 2023 », explique un porte-parole.

« On est dans une manœuvre politique où von der Leyen donne des gages à sa famille politique du PPE [Parti populaire européen] », décrypte l’eurodéputé Vert Benoît Biteau. Depuis un an, les conservateurs du PPE, emmenés par l’Allemand Manfred Weber, veulent donner un coup d’arrêt au Pacte vert européen (Green Deal), dont Ursula von der Leyen, issue de leurs rangs, a fait le fer de lance de sa politique depuis 2019. Après avoir voté une trentaine de textes destinés à mettre l’UE sur le chemin de la neutralité carbone en 2050, ils ont opéré une véritable mue idéologique, arguant que la guerre en Ukraine et le regain d’inflation changeaient la donne.

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