L’inflation a atteint + 39,7 % en Egypte en août sur un an, son plus haut niveau historique dans ce pays dont la crise économique ne cesse de s’aggraver, tant les réformes réclamées par ses créanciers tardent à venir.
Les chiffres de l’institut national des statistiques du plus peuplé des pays arabes sont sans appel dans un pays où 60 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté ou tout juste au-dessus. En un an, les prix de l’alimentation ont bondi de 71,9 %, ceux des transports de 15,2 % et ceux de l’habillement de 23,6 %.
Depuis des mois déjà, l’inflation ne cesse d’augmenter en Egypte, exacerbée par une dévaluation de la monnaie de près de 50 %. La flambée du dollar par rapport à la monnaie affecte directement les ménages, puisque la grande majorité des biens sont importés en dollars en Egypte. Le pays de 105 millions d’habitants, premier importateur de blé mondial, subit de plein fouet la guerre entre l’Ukraine et la Russie, ses deux principaux fournisseurs.
La dette extérieure a plus que triplé en dix ans
Entre mégaprojets du président Abdel Fattah Al-Sissi, subventions sur de nombreux produits et politique monétaire de soutien de la livre égyptienne, sa dette extérieure a aussi explosé. Elle a plus que triplé en dix ans, atteignant un record de 165,4 milliards de dollars cette année, selon le ministère du plan, faisant de l’Egypte l’un des cinq pays du monde les plus exposés au risque de défaut de paiement.
L’année dernière, le Fonds monétaire international (FMI) avait approuvé un prêt de trois milliards de dollars pour l’aider. Mais seule la première tranche a jusqu’ici été versée, la suivante étant suspendue depuis mars, car Le Caire n’a pas mis en place les réformes réclamées par le FMI.