Le premier ministre britannique Rishi Sunak reçu à l’Elysée

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Quinze jours avant une visite d’Etat du roi Charles III en France, le président Emmanuel Macron reçoit vendredi 10 mars le premier ministre britannique Rishi Sunak. Soucieux de renouveler l’alliance franco-britannique, mise à mal par des années de brouilles, cette rencontre entre les deux dirigeants sera axée sur le renforcement de la lutte contre l’immigration clandestine, sujet sensible outre-Manche, et la coopération sur la défense et l’aide militaire à l’Ukraine.

« Notre histoire ancienne, notre proximité et notre vision partagée des défis mondiaux signifient qu’un partenariat étroit entre le Royaume-Uni et la France n’est pas seulement important, il est essentiel », a déclaré Rishi Sunak dans un communiqué peu avant son arrivée à l’Elysée. « Alors que nous sommes confrontés à des menaces nouvelles et inédites, il est crucial de renforcer les fondations de notre alliance pour être prêts à affronter les défis du futur », a-t-il ajouté.

De quoi faciliter un tournant. Les relations ont en effet rarement été au beau fixe entre Emmanuel Macron et l’ex-premier ministre Boris Johnson, et elles s’étaient encore dégradées avec son éphémère successeure Liz Truss qui avait, un temps, refusé de dire si le président français était un « ami ou [un] ennemi » du Royaume-Uni.

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Du Brexit à la pandémie en passant par une vive brouille au sujet des alliances dans la région Asie-Pacifique, de multiples crises avaient d’ailleurs interrompu la tradition des sommets annuels, le dernier remontant à 2018. La « priorité » est donc une « reconnexion », pour « reprendre des habitudes de travail communes » entre les deux dirigeants, qui seront accompagnés chacun de sept ministres, souligne-t-on à l’Elysée.

Coopération sur la défense

Côté britannique, l’accent est mis sur la lutte contre l’immigration clandestine, source de tensions entre les deux rives de la Manche. Paris et Londres ont négocié « un renforcement » de leur coopération et des moyens pour contrôler les flux migratoires à partir de la France, dans le sillage du traité de Sandhurst signé en 2018 et d’un nouvel accord conclu en novembre, selon les deux pays.

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Dans l’entourage du dirigeant conservateur britannique, on juge « crucial » de travailler « avec les Français pour empêcher les traversées et les pertes de vies humaines dans la Manche », alors que plus de 45 000 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises en 2022 sur des embarcations de fortune, un record malgré la multiplication des plans pour lutter contre ce phénomène. Downing Street espère donc « continuer à renforcer les patrouilles » pour « sévir contre les gangs » de passeurs « et stopper davantage de bateaux ».

Ce sujet sera abordé quelques jours après la présentation mardi par le gouvernement britannique d’un projet de loi controversé pour restreindre drastiquement le droit d’asile, vivement dénoncé par l’ONU.

L’invasion russe de l’Ukraine présente aussi un défi commun aux deux premières armées européennes, les deux seules dotées de l’arme nucléaire en Europe, poussées à se rapprocher. Un contexte qui permet de « donner un nouvel élan » à la coopération sur la défense, a dit un conseiller du président français au sujet de ce partenariat gravé dans le marbre par le traité de Lancaster House en 2010 mais mis en sourdine depuis le Brexit.

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Le Monde avec AFP

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