DÉCRYPTAGE – Quatorze ans après, Belgrade ne reconnaît toujours pas l’indépendance de son ancienne province.
Dans ces Balkans occidentaux transformés en cocotte-minute depuis les guerres d’ex-Yougoslavie, dans les années 1990, le moindre désaccord peut d’un coup faire monter la pression. C’est ce qui est arrivé dimanche dernier autour des points de passage qui séparent les parties serbe et albanaise du Kosovo. Contrairement à plus de cent pays dans le monde, la Serbie n’a jamais reconnu l’indépendance de son ancienne province, qu’elle considère comme son «berceau historique». Protestant contre un changement des règles qui leur aurait imposé, à partir du 1er août, d’adopter les plaques d’immatriculation et les documents d’identité du Kosovo, les Serbes ont bloqué les points de passage avec des poids lourds et des camions-citernes, érigé des barricades et tiré des coups de feu sur la police kosovare. Des hélicoptères de la Kfor, la force de l’Otan dans la région, ont été déployés dans le nord du pays.
Depuis l’indépendance du Kosovo, en 2008, les quelque 50.000 Serbes vivant dans le nord de l’ancienne…