Dans la plaine fertile de Thessalie, dans le centre de la Grèce, qui représente plus de 25 % de la production agricole du pays, le paysage n’est que désolation après le passage de la tempête Daniel entre le 4 et le 6 septembre. Les pluies torrentielles – « extrême en termes de quantité d’eau tombée » selon les experts – ont fait au moins quinze morts et recouvert plus de 75 000 hectares.
Alors que dans la région, les secours continuent de débloquer des habitants piégés depuis le début des intempéries le 5 septembre dans leurs maisons, sans eau, ni électricité, le gouvernement est sous les feux des critiques pour sa gestion hasardeuse d’une nouvelle catastrophe naturelle, après les feux de cet été qui ont fait au moins vingt-six morts et dévasté des milliers d’hectares de forêt.
Dans les médias grecs, les habitants désespérés du village de Palamas, qui ne ressemble plus qu’à un lac, dénoncent « les retards des secours ». « L’aide n’est arrivée que quinze heures après le début des précipitations. Les services météorologiques nous avaient avertis mais ni la protection civile ni la préfecture n’avaient prévu des canots pour évacuer les personnes bloquées », s’énerve un retraité sur la chaîne de télévision Open.
« Rien n’était organisé correctement »
Le maire adjoint de Palamas, Vaiou Bakavelou, explique aussi que « le mécanisme de l’Etat a mis du temps à se mettre en place. Même après la catastrophe, pendant trois jours, nous n’avions même pas d’eau potable, rien n’était organisé correctement pour aider les sinistrés ! ».
D’après les témoignages des habitants, les SMS d’avertissement de la protection civile ne sont arrivés que jeudi 7 septembre au matin dans la région de Karditsa alors la zone était déjà inondée depuis des heures. « Contrairement aux incendies, les inondations peuvent aller plus rapidement, et les évacuations sont plus difficiles. Il n’est pas recommandé de bouger pour ne pas être emportés par les eaux qui montent », se justifie la protection civile grecque.
Le manque de coordination entre la protection civile et l’armée a également été pointé du doigt. D’après le journal de centre droit Kathimerini, les hélicoptères de l’armée n’ont été mobilisés que tardivement mercredi 6 septembre au soir, un jour après le début de la crise. Sur les douze avions de recherche et de sauvetage Super Puma de l’armée, seuls quatre survolaient la région de Thessalie, pourtant en proie à une catastrophe naturelle inédite dans le pays, puisque selon les autorités grecques en douze heures, les précipitations tombées étaient équivalentes à celles enregistrées sur un an à Athènes.
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