L’Arménie annonce des exercices militaires avec les Etats-Unis

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En pleine tension avec la Russie, l’Arménie a annoncé mercredi 6 septembre accueillir la semaine prochaine des exercices militaire communs avec les Etats-Unis impliquant leurs forces de maintien de la paix. Il s’agit d’un nouveau signe des efforts d’Erevan de s’éloigner de son allié traditionnel russe.

Les Arméniens reprochent à Moscou et ses soldats de la paix de ne pas accomplir leur mission, en laissant l’Azerbaïdjan bloquer une route clé pour approvisionner le Haut-Karabakh, territoire que se disputent les deux pays depuis des décennies.

Les manœuvres « Eagle Partner 2023 » annoncées mercredi par le ministère arménien de la défense doivent se dérouler du 11 au 20 septembre au centre d’entraînement Zar. Elles visent à « augmenter le niveau interopérationnel » des forces américaines et arméniennes participant à des opérations de maintien de la paix.

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Leur tenue intervient quelques jours après que le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a accusé la Russie d’être soit « incapable de maintenir le contrôle sur le corridor de Latchine, soit [de ne pas en avoir] la volonté ».

Cette voie terrestre reliant l’Arménie et le Haut-Karabakh est censée être sécurisée par une force de maintien de la paix russe depuis la fin de la guerre avec l’Azerbaïdjan en 2020. Mais depuis des mois, elle est de facto bloquée par la partie azerbaïdjanaise, entraînant des pénuries dans la région.

« Vigilance » de Moscou

Le Kremlin avait vivement critiqué les propos de M. Pachinian. Et mercredi, il s’est inquiété de la tenue des manœuvres américano-arméniennes. « Bien entendu, cela suppose de la vigilance », a dit Dmitri Peskov, le porte-parole du président Vladimir Poutine. Et d’ajouter : « Nous allons analyser en profondeur et suivre la situation. »

Le vice-ministre des affaires étrangères russe, Mikhaïl Galouzine, a toutefois estimé que l’Arménie était assez « sage » et « prévoyante » pour ne pas tomber dans la sphère d’influence de l’OTAN, dont font partie les Etats-Unis.

« Nous n’imposons rien à personne. Mais naturellement, nous attirons l’attention de nos partenaires sur le fait que des relations plus étroites avec l’OTAN n’apporteront probablement pas de résultats positifs pour leur propre sécurité », a déclaré M. Galouzine jeudi à l’agence publique russe TASS.

Autre nouveauté pour l’Arménie, traditionnel allié de Moscou dans le Caucase, l’épouse de M. Pachinian était à Kiev mercredi pour participer à une rencontre des premières dames et premiers gentlemen organisée par la femme de Volodymyr Zelensky sur des questions humanitaires.

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Des incidents armés opposent régulièrement Arméniens et Azerbaïdjanais à la frontière, alors que les médiations organisées tantôt par l’Union européenne, les Etats-Unis ou la Russie n’aboutissent pas.

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Le Haut-Karabakh est une région d’Azerbaïdjan peuplée majoritairement d’Arméniens qui a fait sécession, entraînant une guerre dans les années 1990 puis une autre en 2020, remportée par Bakou.

Le Monde avec AFP

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