Israël frappe trois responsables du Jihad islamique à Gaza, risquant une escalade

0
14

L’armée israélienne a tué, mardi 9 mai, trois hauts responsables du Jihad islamique dans une série de frappes contre la bande de Gaza, dans lesquelles dix autres personnes ont trouvé la mort, dont quatre femmes et quatre enfants. Ce faisant, le pouvoir israélien prend le risque d’une escalade non seulement avec ce mouvement armé, mais aussi avec son grand parrain au pouvoir dans l’enclave, le Hamas. Il teste aussi la détermination de ces mouvements palestiniens, du Hezbollah libanais et de leur sponsor iranien à unifier leurs fronts.

Israël poursuit par ces assassinats ciblés un cycle de violences déclenché le 2 mai par la mort d’une figure du mouvement, Khader Adnan, décédé dans une prison israélienne après quatre-vingt-sept jours de grève de la faim. Le Jihad islamique avait répondu en tirant des dizaines de roquettes depuis Gaza, en plein jour, vers la ville de Sderot notamment.

L’armée a préparé durant une longue semaine cette opération, baptisée « Bouclier et flèche », et assume avoir tué des civils pour éliminer les trois cadres du Jihad islamique. L’aviation a frappé vers 2 heures du matin, au même moment, trois appartements dans la ville de Gaza et à Rafah, une bourgade accolée à la frontière égyptienne, dans le sud de l’enclave.

L’homme qui faisait la liaison entre le commandement du Jihad à Gaza et ses cellules en Cijsordanie, Tarek Az Aldin, a été tué, avec deux de ses enfants. Deux commandants militaires du mouvement ont aussi été éliminés : Khalil Al-Bahtini, chef du Jihad dans la partie nord de Gaza, d’où le mouvement tire l’essentiel de ses roquettes vers Israël, et Jihad Ghannam, secrétaire du conseil militaire du mouvement. Le ministère de la santé palestinien dénombrait mardi matin treize morts au total, ainsi que vingt blessés.

Fermeture des accès de Gaza

L’aviation israélienne a également visé dix sites utilisés par le Jihad islamique pour fabriquer des roquettes et bâtir des tunnels, ainsi que des dépôts d’armes et des infrastructures logistiques, notamment à Khan Younès, dans le sud de l’enclave qu’Israël maintient sous blocus, avec l’aide de l’Egypte, depuis l’arrivée au pouvoir du Hamas en 2007.

Le Jihad islamique, deuxième mouvement de résistance armée à Israël, qui n’aspire pas au pouvoir dans les territoires palestiniens, n’a pas répondu immédiatement à ces assassinats. Mais il se dit contraint à le faire par « les règles d’engagement » qu’il a établies par le passé avec Israël. Les écoles israéliennes des environs de la bande de Gaza étaient fermées mardi matin. L’armée a demandé aux habitants de rester près des abris. Elle se tient prête à appeler des réservistes, sur ordre du ministre de la défense, Yoav Galant. Les accès de Gaza ont été fermés.

Il vous reste 55.19% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici