Iran : premières arrestations dans l’affaire des écolières intoxiquées

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L’affaire provoque une forte émotion dans le pays. L’Iran a annoncé de premières arrestations dans l’enquête sur la série d’intoxications qui a affecté des milliers d’écolières. Le vice-ministre de l’intérieur, Majid Mirahmadi, est apparu mardi 7 mars à la télévision d’Etat pour annoncer que « plusieurs personnes » avaient « été arrêtées dans cinq provinces » sur « la base des enquêtes menées par les services de renseignement ». Il n’a pas donné de détails sur leur identité, les circonstances de leur arrestation et leur présumée implication.

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La veille, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, était intervenu pour réclamer des « peines sévères » contre les personnes qui seraient reconnues coupables de ces actes, qu’il a qualifiés de « crimes impardonnables ». Elles « doivent être condamnées à des peines sévères » et « il n’y aura pas d’amnistie » pour elles, a averti la plus haute autorité de l’Iran, qui évoquait cette affaire pour la première fois.

Au total, « plus de 5 000 élèves ont été affectées » dans « quelque 230 établissements scolaires » situés dans 25 des 31 provinces du pays depuis la fin novembre, a dit mardi Mohammad-Hassan Asafari, un membre de la commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur les causes de cette vague d’empoisonnements.

Plusieurs élèves hospitalisées

A chaque fois, le phénomène s’est répété : des élèves d’écoles de filles respirent des odeurs « désagréables » ou « inconnues » puis présentent des symptômes comme la nausée, l’essoufflement et le vertige. « Une très mauvaise odeur s’est répandue tout d’un coup, je me suis sentie mal et suis tombée sur le sol », a ainsi raconté une écolière.

Certaines des élèves sont brièvement hospitalisées mais aucune n’a jusqu’à présent été gravement affectée. « Aucune substance dangereuse n’a été décelée chez ceux qui ont été examinés dans les centres médicaux », selon le ministère de l’intérieur. M. Asafari a précisé que les « tests menés pour identifier » ces substances n’avaient pas permis de les déterminer avec certitude.

Dimanche, Majid Mirahmadi avait accusé les « auteurs de l’empoisonnement des filles » de vouloir « fermer les écoles », mais aussi de « faire porter le blâme sur le système » afin de « raviver la flamme éteinte des émeutes ». Il faisait ainsi allusion au mouvement de contestation déclenché en Iran par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune femme détenue par la police des mœurs qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant notamment aux femmes le port du voile. Pour sa part, le président Ebrahim Raïssi a appelé les services de l’Etat à « faire échouer le complot de l’ennemi » qui « veut semer la peur, l’insécurité et le désespoir ».

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Le Monde avec AFP

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