Guerre en Ukraine en direct : pour la première fois depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, des échanges de tirs ont été signalés sur le sol russe

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Premiers échanges de tirs signalés sur le sol russe depuis le début de l’invasion de l’Ukraine

Aussi flous soient-ils, les échanges de tirs survenus jeudi dans la région de Briansk sont les premiers signalés sur le sol russe depuis le début de la guerre, ce qui marque une évolution notable dans la perception russe du conflit.

Quelques jours avant de lancer l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, le 24 février 2022, Moscou avait déjà évoqué, dans une mise en scène grossière, une incursion de soldats et de blindés ukrainiens sur son territoire – épisode parmi d’autres censé préparer l’opinion à l’offensive à venir.

Depuis, les seules attaques signalées sont venues des airs : tirs d’artillerie sur des objectifs militaires dans les zones frontalières, avec parfois des victimes civiles ; attaques de drones sur des objectifs plus en profondeur dans le territoire russe. En décembre, Moscou avait toutefois assuré avoir abattu un groupe de quatre saboteurs ukrainiens, dans cette même région de Briansk, montrant des images de cadavres.

Les événements de jeudi interviennent alors que les attaques de drones se sont encore intensifiées ces derniers jours. En début de semaine, des drones ont ainsi attaqué plusieurs régions à la fois, endommageant une raffinerie de pétrole dans la ville de Touapsé (région de Krasnodar). Un drone est même tombé dans la région de Moscou, une première. Encore plus au nord, à Saint-Pétersbourg, l’espace aérien a été fermé pendant plusieurs heures, mardi, l’armée évoquant des « entraînements ».

Jeudi, en même temps que les attaques dans la région de Briansk, des bombardements étaient encore signalés dans celle, voisine, de Koursk, qui sert de base arrière à l’armée russe. Un civil aurait été tué et un autre, blessé. Malgré les zones d’ombre qui l’entourent, cette infiltration ukrainienne présumée a été largement commentée sur les chaînes Telegram ultranationalistes russes ou proches de l’armée.

Celles-ci ont relayé durant toute la journée des rumeurs ensuite démenties : tirs sur un autobus scolaire, mort d’un enfant, prise en otage d’habitants… Nombre de voix se sont élevées pour exiger des bombardements accrus sur les villes ukrainiennes, un contrôle renforcé de l’armée sur les zones frontalières ou des actions visant directement le commandement militaire et politique.

Le député Mikhaïl Deliaguine demandait ainsi « la liquidation de Zelensky ». Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov exigeait de son côté l’imposition de la loi martiale dans tout le sud de la Russie, alors que celle-ci n’est en vigueur que dans les régions annexées par Moscou. D’éventuelles annonces n’interviendront que vendredi, jour où un Conseil de sécurité nationale a été convoqué.

Benoît Vitkine (Moscou, correspondant)

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