Guerre en Ukraine en direct : l’armée russe dément avoir causé la chute d’un drone américain en mer Noire

0
10

Kiev accuse deux soldats russes de multiples viols

L’Ukraine accuse deux soldats russes d’avoir agressé sexuellement une petite fille de 4 ans et d’avoir violé en réunion sa mère sous la menace d’une arme et devant son père, des allégations qui surviennent dans le cadre de nombreux soupçons d’abus commis depuis l’invasion du pays par la Russie.

Selon des dossiers du ministère public ukrainien que Reuters a pu consulter, ces incidents font partie d’une série de crimes sexuels commis par des soldats de la 15e brigade motorisée séparée de fusiliers dans quatre maisons de Brovary, dans la banlieue de Kiev, en mars 2022. Les actions de cette unité ont déjà attiré l’attention des médias. Le ministère de la défense russe n’a pas répondu à une demande de commentaires. Les numéros de téléphone de la brigade étaient hors service. Contactés par Reuters, deux responsables de la garnison de Samara, dont la brigade fait partie, ont dit n’être pas en mesure de donner les coordonnées de l’unité, l’un d’entre eux expliquant qu’elles étaient confidentielles.

Lors de la tentative de Moscou de prendre le contrôle de Kiev juste après le lancement de son offensive en Ukraine, les soldats russes sont entrés dans Brovary, pillant et utilisant la violence sexuelle comme tactique délibérée pour terroriser la population, a déclaré le parquet ukrainien. « Ils ont choisi les femmes à l’avance et ont coordonné leurs actions et leurs rôles », a ajouté le ministère public, dont les documents sont basés sur des entretiens avec des témoins et des victimes.

La plupart des atrocités commises se sont produites le 13 mars, lorsque les soldats, « en état d’ébriété, ont fait irruption dans la cour de la maison où vivait une jeune famille », selon le parquet. Le père a été battu avec un pot en métal, puis forcé à s’agenouiller pendant que sa femme était victime d’un viol collectif. L’un des soldats a dit à la fillette de 4 ans qu’il « ferait d’elle une femme » avant qu’elle ne soit abusée, selon le document. Ces victimes ont survécu, mais le parquet a dit enquêter sur d’autres crimes dans la région, dont des meurtres, survenus à la même période.

Le Kremlin, qui dit combattre en Ukraine des « néonazis » soutenus par l’Occident, a nié à plusieurs reprises les allégations de crimes de guerre. Il affirme aussi que le commandement militaire n’est pas au courant de violences sexuelles commises par ses troupes. Les soldats mis en cause sont deux tireurs d’élite, âgés de 28 et 32 ans, selon les documents du parquet, qui ajoute que le plus âgé est mort depuis, tandis que le plus jeune, identifié comme Evgueni Tchernoknijni Andrïovitch, est rentré en Russie.

Reuters a demandé l’identité des deux soldats mais le parquet a fourni uniquement le nom du plus jeune. Lorsque Reuters a joint par téléphone un numéro figurant sur une base de données en ligne à ce nom, une personne se présentant comme le frère d’Evgueni Tchernoknijni Andrïovitch a déclaré qu’il était mort. « Il est mort. Il n’y a aucun moyen de le retrouver », a dit l’homme en pleurant. « C’est tout ce que je peux dire. » Reuters n’a pas été en mesure de confirmer cette déclaration.

Les deux tireurs d’élite font partie des six suspects accusés d’avoir commis les agressions à Brovary. Selon le parquet, il s’agit de l’une des plus vastes enquêtes concernant des abus sexuels depuis l’invasion russe de l’Ukraine. Après l’agression présumée de la petite fille et de ses parents, les deux soldats ont pénétré dans la maison voisine d’un couple âgé, qu’ils ont frappé, a rapporté le parquet, et ont aussi violé une femme enceinte de 41 ans et sa fille de 17 ans. Dans un autre endroit où vivaient plusieurs familles, les soldats ont forcé tout le monde à se rendre dans la cuisine et ont violé en réunion une fille de 15 ans et sa mère, a ajouté le parquet.

Toutes les victimes, qui ont survécu, reçoivent des soins médicaux et une assistance psychologique, explique-t-il. Une enquête est en cours concernant le rôle éventuel qu’auraient pu jouer des officiers supérieurs dans les agressions à Brovary, a déclaré le parquet alors que cette affaire alimente les allégations croissantes sur le recours systématique aux abus sexuels par les soldats russes. Le bureau du procureur général d’Ukraine affirme enquêter sur plus de 71 000 rapports relatifs à des crimes de guerre depuis l’invasion de la Russie.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici