Centrale nucléaire de Zaporijia : l’AIEA tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme
Après qu’un obus a touché la centrale nucléaire de Zaporijia, dans le sud de l’Ukraine, jeudi matin, ce sont désormais des générateurs de secours qui l’alimentent. Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi, a tiré une nouvelle fois la sonnette d’alarme.
« Chaque fois, on joue avec le feu, et si nous permettons à cette situation de se prolonger, un jour notre chance va tourner », a-t-il déclaré jeudi devant le conseil des gouverneurs de l’instance onusienne, à Vienne, appelant « chacun à s’engager à protéger la sécurité » du site par la création d’une zone spéciale.
Le chef de l’AIEA, qui mène depuis plusieurs mois sans succès des consultations avec Kiev et Moscou pour mettre en place une zone de protection autour du site, a appelé la communauté internationale au sursaut. « Nous devons nous engager à protéger la sécurité du site, et nous devons nous y engager maintenant », a-t-il lancé, se disant « étonné » par la passivité actuelle. « Que faisons-nous pour empêcher » un accident dans la plus grande centrale nucléaire d’Europe ?, a-t-il demandé.
L’AIEA dispose d’une équipe d’experts dans la centrale de Zaporijia, qui est occupée par l’armée russe et fait régulièrement l’objet de bombardements. Le site, victime selon Kiev d’attaques de missiles russes, a été coupé du réseau électrique « à environ 5 heures du matin » pour la première fois depuis novembre et la sixième depuis le début de la guerre, précise l’Agence.
Les vingt générateurs d’urgence ont été activés, avec des stocks d’urgence leur permettant de fonctionner une quinzaine de jours pour une durée de vie maximale de quinze jours. L’électricité est essentielle pour faire tourner les pompes assurant la circulation d’eau. Car il faut constamment refroidir le combustible des coeurs des réacteurs ainsi que celui placé dans les piscines d’entreposage, pour éviter un accident de fusion et des rejets radioactifs dans l’environnement.