DÉCRYPTAGE – Le président turc, qui a activement soutenu l’opposition à Bachar el-Assad, n’exclut plus de s’en rapprocher.
À Istanbul
Effet d’annonce ou changement de cap? Dans son avion qui le ramenait d’Ukraine, ce vendredi 19 août, le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé vouloir «franchir de nouvelles étapes» avec le pouvoir de Damas, tout en appelant à une réconciliation entre l’opposition et le régime syrien. Ses propos, qui tranchent avec son soutien indéfectible au renversement de Bachar el-Assad lors du soulèvement de 2011, confirment une inflexion dans la politique d’Ankara. La Turquie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, a déjà plaidé à deux reprises en dix jours pour «réconcilier» les deux camps. Lors de sa première allocution, le chef de la diplomatie turc avait même créé la surprise en révélant avoir rencontré son homologue syrien Faysal Moqdad en octobre dernier, en marge du sommet du Mouvement des non-alignés à Belgrade, capitale de la Serbie. Ce changement dans la position turque intervient également peu après la rencontre d’Erdogan, le 5 août, avec le président…