Elections en Turquie : à Ankara, les soutiens du président Erdogan affichent la joie des vainqueurs

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A l’ouest d’Ankara, les grandes avenues situées aux abords du quartier général du Parti de la justice et développement (AKP, islamo-conservateur, au pouvoir) n’appartenaient plus qu’aux partisans de Recep Tayyip Erdogan, dans la soirée du dimanche 14 mai. Des voitures étaient stationnées au milieu d’artères condamnées pour l’événement ; le volume des enceintes était à fond ; des pistes de danse étaient rapidement improvisées.

Les scènes de liesse se sont poursuivies jusque tard dans la nuit, tandis que les derniers résultats de la présidentielle et des législatives s’affichaient sur les écrans de télévision et les fils d’actualité des réseaux sociaux.

« Avec les élections du 14 mai, notre pays vient de vivre une nouvelle fête de la démocratie. Bien que les résultats définitifs ne soient pas encore connus, nous sommes de loin en tête », a lancé le président turc au balcon du siège du parti, à Ankara, vers 2 heures du matin, après avoir passé la journée à Istanbul, où il votait. Quelques milliers de personnes étaient venues l’accueillir. « Nous serons unis », « Nous sommes la Turquie », a-t-il clamé, repris en chœur par ses partisans. Et comme lors de son meeting à Istanbul, Recep Tayyip Erdogan a chanté en communion avec la foule.

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Toute la soirée, les morceaux de musique de campagne composés en l’honneur du président ont résonné dans la nuit ankariote. Fikriye, au regard perçant, la tête couverte d’un voile bleuté, rayonne de bonheur. « Je suis tellement heureuse qu’il ait gagné », se réjouit la sexagénaire. « Nous le soutiendrons toujours, quoiqu’il arrive ! », assure-t-elle en cherchant du regard l’approbation des deux jeunes femmes à ses côtés.

Un peu plus loin, Ibrahim, 19 ans, scande des slogans avec un groupe de militants devant une caméra de télévision. Comme cinq millions de jeunes électeurs, il glissait un bulletin dans l’urne pour la toute première fois, dimanche. Il n’a eu aucune hésitation : « J’ai voté pour Recep Tayyip Erdogan et je suis venu l’écouter ce soir avec mes amis du parti du quartier de Mamak [à l’est de la capitale]. » Ce soir, il espérait une victoire plus franche mais n’émet aucun doute sur une large avance au second tour, prévu pour le 28 mai.

Guerre psychologique entre les deux camps

Pourtant, au siège de l’AKP, la soirée avait commencé dans la grisaille. Une majorité des sondages publiés dans la presse ces dernières semaines donnaient le principal candidat de l’opposition, Kemal Kiliçdaroglu, en tête devant le président sortant. La dernière enquête d’opinion de l’institut Konda, considéré comme le plus fiable, jeudi 11 mai, créditait les deux candidats de 49,3 % et 43,7 % de voix. Le désistement de dernière minute du candidat Muharrem Ince le même jour laissait espérer un report de voix suffisant pour permettre à M. Kiliçdaroglu d’être élu au premier tour.

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