Au Japon, des températures record et un important déficit pluviométrique

0
14

Comme tous les jours cet été, les Japonais ont reçu mardi 5 septembre sur leurs téléphones portables une alerte aux fortes chaleurs, assortis d’appels à « éviter les activités sportives intenses » et à « faire attention aux coups de chaleurs ». Le message n’a rien d’exceptionnel dans un pays habitué aux éprouvantes chaleurs humides de l’été. Mais, à l’image de ce qui se passe dans le reste du monde, l’été 2023 apparaît comme une saison record dans l’archipel avec des températures anormalement élevées, sur fond de relative atonie d’un gouvernement sur l’action en faveur du climat.

Le 1er septembre, l’Agence japonaise de météorologie (JMA) a dressé un inquiétant tableau de l’été, caractérisé par des « températures considérablement supérieures » aux normales de saison. La moyenne de 2023 a dépassé de 1,76 °C les normales habituelles. Jamais l’écart n’avait été si important. Le précédent record de 1,08 °C datait de 2010.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Vague de chaleur extrême, précipitations violentes… le Japon à l’épreuve du dérèglement climatique

Toujours selon la JMA, Tokyo a enregistré 59 jours consécutifs à plus de 30 degrés, du jamais vu et la série se poursuivait le 5 septembre. Ailleurs au Japon, les villes de Komatsu (département d’Ishikawa, centre) et Date (département de Fukushima, nord-est) ont pour la première fois enregistré 40 degrés. Toyooka a subi 22 jours à 35 degrés, un record pour cette ville du département de Hyogo (Ouest). Les températures à la surface de la mer autour du Japon sont également à un degré au-dessus des moyennes. Elle n’a jamais été aussi chaude depuis le début de l’enregistrement de cette mesure en 1982.

Cinquante-trois personnes décédées

Cette chaleur a des conséquences sanitaires. En juillet, près de 50 000 personnes ont été hospitalisées pour des coups de chaleur, 53 sont décédées. Ces températures record s’accompagnent en outre d’un déficit pluviométrique, avec des impacts sur l’approvisionnement en eau. A peine 90 millimètres de pluie sont tombés en juillet dans le cours supérieur du fleuve Tone, bien loin des 230 millimètres habituels. « Le niveau des neuf barrages du fleuve, qui concentre l’essentiel des réserves d’eau pour Tokyo et sa région, était à 67 % des capacités le 24 août, contre 80 % en moyenne », a expliqué Muto Kenji, du ministère des territoires. « Des restrictions de 10 % de la consommation d’eau pourraient être décidées si les réserves passaient sous les 50 %. » Une telle mesure avait déjà été prise en 2016.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Les fortes chaleurs et des contraintes de production poussent le Japon à économiser son électricité

La gouverneure de Tokyo, Koike Yuriko, a déjà appelé le 18 août la population à restreindre la consommation d’eau. « Une situation difficile se dessine en certains endroits. Je demande la coopération de tous pour économiser l’eau », a-t-elle expliqué.

Il vous reste 44.13% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici