ENTRETIEN – Pour l’universitaire, spécialiste de la politique italienne, la démission du premier ministre italien était inéluctable, compte tenu de ses divergences avec Giuseppe Conte et l’absence de soutien des partis de droite.
Christophe Bouillaud est professeur de sciences politiques à l’Institut d’études politiques de Grenoble.
LE FIGARO. – Le premier ministre italien a démissionné, jeudi, au lendemain de l’explosion de la coalition gouvernementale. Cette situation était-elle inéluctable?
Christophe BOUILLAUD. – Elle se profilait depuis quelques semaines. D’une part, le Mouvement 5 étoiles, dirigé par Giuseppe Conte, a connu il y a peu une forte scission sur la question ukrainienne. Luigi Di Maio, membre du M5S, actuel ministre des Affaires étrangères, et aussi ancien leader de ce même M5S, a en effet provoqué une scission, parce qu’il est en désaccord avec la ligne de plus en plus pacifiste, pour ne pas dire prorusse, de Giuseppe Conte. Ce dernier, pour relancer le M5S auprès de l’électorat, espère visiblement se mettre en accord avec cette large part de l’opinion italienne qui pense, à force de trop regarder des talk-shows, que les responsabilités de la guerre en Ukraine sont partagées et qu’il est urgent de…