Le chef de gare, mis en cause dans l’accident de trains en Grèce qui a fait au moins 47 morts mardi soir, « a avoué une erreur », a fait savoir le porte-parole du gouvernement grec, Yiannis Oikonomou, jeudi 2 mars, lors d’un point presse, reconnaissant par ailleurs des « faiblesses chroniques » du secteur public ferroviaire grec.
« Je pense que la négligence, l’erreur a été avouée par le chef de gare lui-même », a expliqué Yiannis Oikonomou. Quelques minutes plus tard, l’avocat de l’homme de 59 ans a confirmé qu’il « reconnaît ce qu’il a fait ». Cet homme, qui a témoigné jeudi devant la justice à Larissa, ville de Grèce la plus proche du lieu de l’accident, avait été arrêté la veille et est poursuivi pour « homicides par négligence » et pour avoir provoqué des « blessures corporelles ». S’il est reconnu coupable, il risque la prison à vie.
Dans la matinée, il devait expliquer comment un train transportant 342 passagers et dix employés des chemins de fer, reliant Athènes à Thessalonique dans le nord du pays, a pu être autorisé à emprunter la même voie qu’un convoi de marchandises. Les deux trains se sont heurtés frontalement alors qu’ils se trouvaient sur la même voie depuis plusieurs kilomètres.
Mea culpa du gouvernement
Au cours du même point presse, Yannis Oikonomou a admis que le secteur public ferroviaire en Grèce, dont les défaillances sont pointées du doigt après l’accident, connaît « des faiblesses chroniques ». « Les retards [pris dans la modernisation des chemins de fer] trouvent leur origine dans les pathologies chroniques du secteur public grec, dans des décennies de faiblesse », a-t-il souligné.
Parallèlement, le nouveau ministre des transports grec, Giorgos Gerapetritis, a présenté ses excuses aux familles des victimes, tout en faisant « une autocritique complète du système politique et de l’Etat ». L’ancien ministre, Kostas Karamanlis, avait présenté sa démission mercredi.
Mercredi, le président du syndicat des conducteurs de train OSE, Kostas Genidounias, avait dénoncé le manque de sécurité, selon lui, sur cette ligne qui relie les deux principales villes de Grèce. « Toute [la signalisation] est faite manuellement. C’est depuis l’an 2000 que les systèmes ne fonctionnent pas », s’est-il emporté sur la chaîne de télévision ERT. Auparavant, il avait également assuré à l’Agence France-Presse (AFP) qu’« aucun système de sécurité, télécommande et feu de circulation ne fonctionnait ».
L’accident a fait au total 47 morts, selon un porte-parole des pompiers grecs. Et les opérations de recherche, avec 72 pompiers déployés, se sont poursuivies toute la nuit. « Nous avons continué [cette nuit] car le temps joue contre nous. Plus le temps passe moins les chances [de retrouver des survivants] sont importantes », a affirmé à l’AFP une porte-parole des pompiers.