samedi, décembre 6

Les pluies torrentielles de la mousson, associées à deux cyclones tropicaux distincts la semaine dernière, ont déversé des trombes d’eau sur certaines régions de Sumatra en Indonésie, ainsi que sur l’ensemble du Sri Lanka, le sud de la Thaïlande et le nord de la Malaisie. En Indonésie, l’agence de gestion des catastrophes a révisé son bilan à la baisse ce mercredi 3 décembre, sans donner d’explications : le nombre de morts qui avait été annoncé au-delà de la barre des 800 a été ramené à 770 pour 463 disparus.

Selon les organisations humanitaires, l’ampleur du défi est presque sans précédent, même pour cet immense pays de 280 millions d’habitants régulièrement touché par des désastres naturels, comme le tsunami de 2004.

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Des inondations qui mettent à mal l’économie indonésienne

Sur l’île de Sumatra, l’électricité et les communications sont coupées : une bonne partie des infrastructures a été balayée, mettant à mal l’économie de l’île. « Toutes ces pluies se sont concentrées sur trois provinces, et notamment sur la façade occidentale, explique estime Christine Cabasset, docteur en géographie de l’Université Paris-Sorbonne, spécialiste de l’Asie du Sud-Est. C’est tout à fait considérable. C’est-à-dire qu’à la fois les gens sont touchés et l’ensemble des activités sont touchées. Il n’y a pas de grande industrie dans ces provinces : il y a de l’agriculture et de l’agroforesterie. Après, il y a énormément de commerces qui ont été touchés, balayés, tout comme des hôtels puisqu’il y a aussi du tourisme. »

C’est autant de pertes de revenus pour ces populations et la reconstruction pourrait prendre des années. « Cela va impacter le budget national, sachant qu’une partie en tout cas de Sumatra, la province d’Aceh à l’extrême nord, a précisément déjà souffert en 2004 des dévastations liées au tsunami, poursuit Christine Cabasset. Sachant que la plupart des personnes, même des petits business, ne sont pas assurés. »

Selon le groupe de réflexion Celio, les inondations et les glissements de terrain pourraient coûter à l’économie indonésienne jusqu’à 4 milliards de dollars.

Des cumuls de pluie records

Le système météorologique exceptionnel qui a frappé l’Indonésie a également provoqué de fortes pluies en Thaïlande, faisant au moins 267 morts, dont au moins 142 dans le district touristique de Hat Yai, et en Malaisie, où deux personnes ont perdu la vie.

De vastes zones de ces pays, mais aussi des Philippines, du Vietnam, de Birmanie, ainsi que des portions du Cambodge et du Laos, ont enregistré des cumuls de pluie jamais observés en novembre par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique depuis 2012. La quasi-totalité du Sri Lanka a également connu des pluies record.

D’après les experts, le changement climatique engendre des épisodes de pluie plus intenses, car une atmosphère plus chaude contient davantage d’humidité, et des températures plus élevées dans les océans peuvent amplifier les tempêtes.

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