jeudi, octobre 31

Dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 octobre, des pluies diluviennes se sont abattues sur l’Espagne, notamment à Valence, faisant au moins 95 morts.
Montagnes, bétonisation, alertes tardives…
Si l’intensité du phénomène météorologique est inédite, d’autres éléments peuvent aussi expliquer le bilan meurtrier.

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L’Espagne frappée de plein fouet par des inondations meurtrières

Des inondations dévastatrices coûtant la vie à au moins 95 personnes dans le sud-est de l’Espagne. Ce bilan, le plus élevé depuis des inondations qui avaient fait 300 morts en octobre 1973 dans le pays, « va augmenter parce que nous partons du principe qu’il y a de nombreux disparus », a prévenu mercredi le ministre de la Politique territoriale, Ángel Víctor Torres.

Comment expliquer un tel bilan ? La région de Valence subit régulièrement, en automne, le phénomène dit de la « gota fria » (la « goutte froide « ), une dépression isolée en haute altitude qui provoque des pluies soudaines et extrêmement violentes. Mais si le phénomène météorologique n’est pas rare, son intensité, elle, a été hors norme. La « goutte froide » est la rencontre entre un courant d’air chaud venu du sol avec de l’air froid en altitude. Cette fois, l’écart de températures étant important avec le réchauffement climatique, les nuages se sont gorgés d’eau, intensifiant les pluies. 

Région montagneuse

Le bilan meurtrier s’explique aussi par la région concernée. Les montagnes présentes autour de Valence bloquent la perturbation au-dessus de la région. Autre conséquence : « L’eau ruisselle en bas des montagnes, et la pluie reste coincée dans la zone. Cela concentre les précipitations », explique Esther Crauser-Delbourg, économiste de l’eau, fondatrice du cabinet de conseil Water Wiser, interrogée par TF1info dans cet article . 

L’eau accumulée ensuite en ville n’est pas absorbée par les sols. « La bétonisation des villes a une importance cruciale dans les images que l’on voit parce qu’on comprend qu’on n’a plus, depuis des décennies, laissé la place à l’eau pour pouvoir s’écouler dans nos villes », réagit l’hydrologue Emma Haziza, interrogée dans le reportage de TF1 ci-dessus. 

Les habitants alertés trop tard ?

L’Agence nationale de Météorologie (Aemet) a émis, dès le mardi matin à 7h31, une « alerte rouge » pour la région de Valence dans laquelle la mise en garde était sans équivoque : « Grande prudence ! Le danger est extrême ». Alors que la situation s’est ensuite progressivement dégradée, ce n’est que vers 17h qu’a été mis en place à Valence l’organisme régional chargé de coordonner l’action des organismes de secours en cas d’urgence, le Cecopi (Centre de Coordination opérationnelle intégrée).

Le message d’alerte envoyé par le service de Protection civile aux habitants de Valence, leur demandant de ne surtout pas sortir de chez eux, a quant à lui été émis après 20h. Selon le quotidien El País, ce message a même été envoyé après 21h dans certaines localités parmi les plus dévastées par les eaux. Des milliers de personnes sont restées alors sur leur lieu de travail, ou sont sorties de chez elles dans l’après-midi, se retrouvant bloquées sur les routes à la merci des flots en furie. 


M.T | Reportage Elise Coussemacq, Elodie Duboscq, Hamed Rassoli

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