- En France, les importations en provenance de l’étranger, et de la Chine en particulier, explosent.
- Les chiffres d’un rapport parlementaire très attendu, dévoilé ce mercredi avec une liste de recommandations concrètes, sont édifiants.
- Le 20H de TF1 en révèle la teneur.
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Shein, l’enseigne chinoise controversée du e-commerce
Les aéroports de Paris inondés de colis. Il en arrive deux millions chaque jour par avion. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter. En 2022, 170 millions de colis ont transité par les terminaux de la capitale française. C’est 775 millions en 2024, soit quatre fois plus en seulement deux ans. Parmi ces envois, un grand nombre en provenance de l’étranger et notamment de la Chine, dont certains peuvent présenter un risque.
Contrefaçons, jouets dangereux ou produits illégaux… Un rapport issu d’une mission d’information parlementaire créée il y a six mois, publié mardi 16 décembre, se penche sur les raisons qui permettent à des millions d’articles qui ne devraient pas être autorisés au sein de l’Union européenne de se retrouver dans des foyers français.
96,2% des petits colis contrôlés pas conformes
Selon les chiffres du document qui s’appuie sur ceux de la Commission européenne, en 2024, seulement 0,0082% des produits importés ont ainsi été contrôlés à leur arrivée sur le Vieux Continent, soit 80 articles pour un million. Sur les échantillons contrôlés à l’aéroport francilien de Roissy, 96,2% des « petits colis » importés étaient contrefaits ou non-conformes. Parmi les plus touchés : 57% des chargeurs et des bijoux testés étaient non conformes aux règles. Par ailleurs, selon les chiffres du rapport, 86% des jouets vendus en ligne (nouvelle fenêtre) par le commerce électronique sont dangereux pour les enfants.
Outre la sécurité, cet afflux de colis a un impact climatique non négligeable : les émissions de gaz à effet de serre (nouvelle fenêtre) liées aux importations ont augmenté de 13% en France, à contre-courant de la volonté du gouvernement de diminuer cette courbe pour lutter contre la hausse des températures mondiales (nouvelle fenêtre).
Par ailleurs, 56% de l’empreinte carbone totale de la France provient des importations, soit 362 millions de tonnes d’équivalent CO₂. Parmi ces émissions importées, 70% proviennent de pays extra-européens et notamment la Chine.
Faire payer les plateformes
Face à ce phénomène, les parlementaires listent 29 recommandations pour tenter de « reprendre le contrôle des produits importés ».
Ils proposent la « fin de l’impunité »
pour les sites comme Shein et Temu et les marketplaces responsables des produits non conformes vendus sur leurs plateformes, alors que le géant chinois de la vente en ligne a récemment été au cœur du scandale des poupées pédopornographiques vendues en ligne.
Les rapporteurs proposent la mise en place « d’amendes proportionnelles au chiffre d’affaires »
et pas « juste des retraits de produits sans conséquence ». « Si vous êtes fraudeur, vous devez payer pour détruire votre fraude. Si vous vous faites prendre, non seulement vous devrez payer la destruction, mais en plus vous aurez à payer une amende en pourcentage de votre chiffre d’affaires pour que ce soit très clair et très dissuasif »
, appelle Antoine Vermorel-Marques, co-rapporteur de la mission et député LR de la Loire, dans la vidéo en tête de cet article.
Autres mesures qui figurent dans le rapport : une hausse de la taxe « petits colis ». Une mesure déjà annoncée par la Commission européenne avant la publication du document qui a acté une taxe de trois euros par catégorie d’article pour ce type d’envoi à compter du 1ᵉʳ juillet 2026. En France, les députés ont voté, dans le cadre du projet de loi de Finances (PLF), une taxe de deux euros pour ces petits colis. Les rapporteurs proposent également que 50% des contrôles sur les échanges commerciaux visent les importations (en clair que pour une entreprise française contrôlée, une entreprise étrangère le soit aussi).
Il est enfin suggéré d’envoyer des inspecteurs français en Chine et au Brésil pour contrôler les conditions de travail et la conformité des produits et de lancer une campagne nationale de sensibilisation « Votre achat à un impact » pour informer les consommateurs sur les risques et les alternatives. Pour faire adopter ces mesures, les députés prévoient de déposer une proposition de loi à l’Assemblée nationale au début de l’année prochaine.




