vendredi, mai 3

Au moins 51 personnes sont décédées après les violents feux de forêt qui ravagent une partie du Chili.
Alors que le pays subit toujours des températures très chaudes, autour de 40°C, une trentaine de foyers sont toujours actifs, attisés aussi par le vent.
Plusieurs milliers d’habitations ont été détruites.

C’est une catastrophe sans précédent dans la région. Au moins 51 personnes ont été tuées dans des incendies de forêt qui ravagent depuis plusieurs jours le centre et le sud du Chili, la tragédie la plus meurtrière de la dernière décennie dans le pays, et dont le bilan risque encore de s’alourdir.

« En l’espace d’une minute, nous avons tout perdu », a déclaré, effondré en larmes, Luis Vial, un retraité de 69 ans, devant les décombres de sa maison, dans le quartier de Villa Independencia, où 19 personnes ont péri, sur les collines de la région touristique de Valparaiso.

Entre 3000 et 6000 maisons endommagées

Après une accalmie, les incendies ont repris dans cette région, où se trouve la célèbre station balnéaire de Viña del Mar, dont les plages sont prisées en cette période de l’été austral marqué par des températures caniculaires.

En plus des pertes humaines, entre 3000 et 6000 maisons ont été endommagées ou détruites par les incendies de forêt les plus meurtriers de la dernière décennie au Chili, selon le sous-secrétaire au ministère de l’Intérieur.

Depuis le palais de La Moneda à Santiago, le président Gabriel Boric, qui avait survolé le sinistre en hélicoptère, a annoncé que le nombre de victimes allait « augmenter » étant donné la « dimension » que prend « la tragédie », qui a également ravagé 43.000 hectares de forêt, notamment sur la côte pacifique.

« C’est une catastrophe sans précédent, la région de Valparaiso n’a jamais connu une situation de cette ampleur », a déclaré Macarena Ripamonti, maire de Viña del Mar.

Des vents violents attisaient les flammes et une chape de fumée noire recouvrait les rues, où les explosions se succédaient, ont constaté des journalistes de l’AFP. Les autorités ont instauré un couvre-feu nocturne et de nouveaux appels à l’évacuation ont été lancés.

Une trentaine de foyers restaient actifs sur un total de 92 incendies recensés, et les pompiers s’efforçaient d’en venir à bout à l’aide d’hélicoptères et d’avions dans les régions de Valparaiso et O’Higgins dans le centre, mais aussi de Maule, Biobio, La Araucania et Los Lagos, dans le sud.

« La priorité, ce sont les incendies de la région de Valparaiso, en raison de leur proximité avec les zones urbaines », a déclaré la ministre de l’Intérieur, Carolina Toha. Le président Boric a décrété vendredi l’état d’exception afin de « disposer de tous les moyens nécessaires » face à la progression des incendies. 

Depuis mercredi, la température frôle les 40°C dans le centre du Chili et la capitale Santiago.

« Ces épisodes sont de plus en plus récurrents, c’est pourquoi nous voyons tous les ans des records historiques de températures », a expliqué à l’antenne chilienne de la chaîne CNN Pablo Lobos Stephani, chargé de la protection contre les incendies à l’office national des forêts chilien Conaf.

Cette canicule résultant du phénomène climatique El Niño touche actuellement le cône sud de l’Amérique latine, en pleine période estivale, provoquant des incendies de forêt aggravés par le réchauffement climatique. Après le Chili et la Colombie, la vague de chaleur menace dans les prochains jours l’Argentine, le Paraguay et le Brésil.


S.J avec AFP

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