Rejoignez-nous pour rendre hommage à certaines des figures les plus marquantes des arts et du divertissement qui nous ont quittés au cours des douze derniers mois.
S’il est impossible de rendre justice à toutes les icônes qui ont marqué nos vies par leurs accomplissements, leurs performances ou leur force de caractère, nous avons choisi d’en célébrer 14 parmi les plus influentes et inoubliables.
David Lynch (1946 – 2025)
Le cinéaste David Lynch pose pour un portrait dans sa salle de projection privée à Los Angeles, 2010. – Credit: AP Photo
Le réalisateur et scénariste acclamé, à l’origine de chefs-d’œuvre cinématographiques tels que_Twin Peaks_, Mulholland Drive et Blue Velvet, est décédé à l’âge de 78 ans.
En 2024, Lynch avait révélé avoir été diagnostiqué d’un emphysème, une maladie pulmonaire qui l’empêchait de quitter son domicile pour réaliser des films.
Maître d’un mélange singulier d’horreur, de film noir et de surréalisme européen, Lynch a façonné des œuvres inoubliables qui restent gravées dans l’imaginaire, du cauchemardesque Eraserhead aux mystères hypnotiques de Mulholland Drive, en passant par la série télévisée culte Twin Peaks.
Il a conquis les cœurs et les esprits avec Sailor et Lula, récompensé par la Palme d’or, ainsi qu’avec la beauté envoûtante de Elephant Man, qui lui a valu huit nominations aux Oscars et un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière en 2019.
Peintre de formation, Lynch a tourné son regard artistique vers le cinéma, laissant derrière lui une œuvre aussi énigmatique qu’influente. Même dans ses dernières années, affaibli par un emphysème, il a continué à inspirer, avec notamment Twin Peaks: le retour en 2017, réaffirmant sa place de maître de l’étrange et de l’inoubliable.
Roberta Flack (1937 – 2025)
Singer Roberta Flack poses for a portrait in New York, 2018. – Credit: AP Photo
La chanteuse et pianiste, récompensée aux Grammy Awards, dont la voix soul et le style intimiste ont défini les années 1970, est décédée à 88 ans.
L’ascension de Roberta Flack vers la célébrité survient de façon inattendue au début de la trentaine, lorsque le film de Clint Eastwood en 1971, Play Misty for Me, utilise sa version de « The First Time Ever I Saw Your Face » pour une scène d’amour mémorable. La ballade domine les classements en 1972 et remporte le Grammy de l’enregistrement de l’année.
En 1973, elle enchaîne avec « Killing Me Softly with His Song », devenant la première artiste à remporter deux années de suite le Grammy de l’enregistrement de l’année.
Parmi les autres titres emblématiques de Flack dans les années 1970 figurent le suave « Feel Like Makin’ Love » et deux duos mémorables avec son proche ami et ancien camarade de l’université Howard, Donny Hathaway : « Where Is the Love » et « The Closer I Get to You ».
Gene Hackman (1930 – 2025)
ARCHIVES : Gene Hackman pose avec son Oscar du meilleur acteur pour The French Connection lors de la 44e cérémonie des Oscars en avril 1972, à Los Angeles – AP Photo
L’acteur oscarisé Gene Hackman, légende hollywoodienne polyvalente connue pour The French Connection, Unforgiven et The Royal Tenenbaums, est mort à l’âge de 95 ans dans sa maison de Santa Fe.
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Sa révélation arrive avec Bonnie and Clyde (1967), qui lui vaut une première nomination aux Oscars. Il remportera ensuite l’Oscar du meilleur acteur pour French Connection (1971) et celui du meilleur acteur dans un second rôle pour Impitoyable (1992).
Maître aussi bien du drame intense que de la comédie subtile, Hackman a également incarné Lex Luthor dans Superman et joué dans des classiques comme Mississippi Burning, The Conversation et USS Alabama.
Retiré du métier d’acteur depuis 2004, il a ensuite écrit plusieurs romans. Hackman laisse dans le deuil trois enfants issus de son premier mariage et une œuvre qui en fait l’un des talents les plus respectés et durables d’Hollywood.
Val Kilmer (1959 – 2025)
Val Kilmer pose pour un portrait à Nashville, 2013. – Credit: AP Photo
La star hollywoodienne, aussi brillante qu’imprévisible, qui a tout incarné des pilotes de chasse glacials aux dieux du rock, est mort à 65 ans d’une pneumonie.
Val Kilmer devient une figure d’une génération grâce à des rôles qu’il refuse de jouer prudemment : le lieutenant Tom « Iceman » Kazansky dans Top Gun, Jim Morrison dans Les Doors d’Oliver Stone, Bruce Wayne dans Batman Forever et le détective privé qui volait la vedette, Perry Van Shrike, dans Kiss Kiss Bang Bang.
Diagnostiqué d’un cancer de la gorge en 2014, Kilmer a perdu sa voix à la suite de complications liées au traitement, mettant un terme à sa prolifique carrière d’acteur. Pourtant, sa dernière apparition à l’écran, un retour poignant d’Iceman dans Top Gun: Maverick, a servi de gracieux adieu à la fois au personnage et au public qui a grandi avec lui.
Roy Ayers (1940 – 2025)
Le musicien de jazz Roy Ayers joue du marimba africain lors d’un atelier au Funda Centre de Soweto, en Afrique du Sud, 2017. – Credit: AP Photo
Roy Ayers, vibraphoniste, producteur et compositeur pionnier du jazz-funk, dont les grooves chauds et les mélodies baignées de soleil ont façonné des générations de musiciens, est mort à 84 ans des suites d’une longue maladie.
Surnommé le « parrain de la neo-soul », il commence sa carrière discographique en 1963 avec l’album « West Coast Vibes » et gagne en notoriété après avoir rejoint le flûtiste de jazz Herbie Mann en 1966.
Au début des années 1970, il fonde Roy Ayers Ubiquity, mêlant jazz, funk et soul pour créer un son unique et feel-good. Son tube de 1976 « Everybody Loves the Sunshine » devient instantanément un classique, reconnaissable à son groove décontracté et à son riff de synthé d’ouverture légèrement saturé.
Tout au long de ses six décennies de carrière, Ayers sort de nombreux albums, compose la bande originale du film blaxploitation de Jack Hill en 1973, Coffy, effectue une tournée de six semaines au Nigeria avec le pionnier de l’afrobeat Fela Kuti, et produit un album culte du groupe RAMP, intitulé « Come into Knowledge ».
Il met aussi son talent au vibraphone au service du titre « Find Your Wings » sur le quatrième album studio de Tyler, the Creator, « Cherry Bomb », et dispose de sa propre station de radio fictive dans le populaire jeu vidéo Grand Theft Auto IV.
Ozzy Osbourne (1948 – 2025)
Ozzy Osbourne se produit en concert lors de l’Ozzy Scream Tour 2011 à Buenos Aires, en Argentine – Credit: AP Photo
Ozzy Osbourne fut bien des choses : un redoutable architecte du heavy metal, une rockstar autodestructrice et, plus tard, un père étonnamment attendrissant, un brin pataud, pour des millions de téléspectateurs via The Osbournes. Mais sa place dans l’histoire de la musique était assurée bien avant la téléréalité.
Avec le premier album éponyme de Black Sabbath en 1969, Osbourne contribue à faire exploser ce que l’on a souvent décrit comme le Big Bang du heavy metal. Sorti en pleine guerre du Vietnam, l’album pulvérise l’éthos peace and love de l’ère hippie, le remplaçant par l’angoisse, la distorsion et la noirceur.
Son successeur, Paranoid, livre des hymnes fondateurs du genre — War Pigs, Iron Man et Paranoid — et consacre Sabbath comme la matrice de tout ce que deviendra le metal.
Double intronisé au Rock & Roll Hall of Fame — avec Sabbath en 2006 et en solo en 2024 — Osbourne est resté une figure tutélaire jusqu’au bout. Il est mort à 76 ans, quelques semaines après son concert d’adieu.
Hulk Hogan (1953 – 2025)
Hulk Hogan pose lors du MTV Video Music Awards Forum au Radio City Music Hall, à New York, en 2006. – Credit: AP Photo
Le titan au bandana qui a transformé le catch professionnel en culture pop mondiale est mort à 71 ans des suites d’un arrêt cardiaque en Floride.
Avec son look inimitable, ses répliques tonitruantes et sa persona démesurée, Hogan n’était pas seulement un catcheur : il était le visage de la WWE à son apogée commerciale.
Il a affronté des icônes comme André le Géant, Randy Savage, The Rock et même le patron de la WWE, Vince McMahon, remportant au passage au moins six titres de champion de la WWE.
Plus tard, Hogan a été autant connu pour les controverses que pour le spectacle : il a soutenu ouvertement Donald Trump et livré une prestation théâtrale lors de la convention républicaine de 2024. Sa vie en dehors du ring a aussi été marquée par des procès très médiatisés et des comptes à rendre publics, notamment son affaire de vie privée contre Gawker Media et les retombées de propos racistes enregistrés sur bande, pour lesquels il a ensuite présenté ses excuses.
Robert Redford (1936 – 2025)
L’acteur Robert Redford après avoir remporté l’Oscar du meilleur réalisateur pour Ordinary People, lors de la cérémonie des Oscars, le 31 mars 1981. – Credit: AP Photo
Le légendaire acteur oscarisé, surtout connu pour ses rôles dans Butch Cassidy et le Kid, L’Arnaque, Les Trois jours du Condor, Les hommes du President, Spy Game, All Is Lost et d’innombrables autres classiques, est mort dans son sommeil à son domicile de l’Utah, à 89 ans.
Interprète au charisme et au talent remarqués, Redford a aussi fondé le Festival de Sundance et fut un militant progressiste déterminé, engagé pour les Amérindiens, les causes environnementales et les droits des personnes LGBTQ.
À la suite de sa mort, Martin Scorsese a publié un communiqué : « Bob était un artiste unique, devant et derrière la caméra. Il a également été un membre dévoué du conseil de The Film Foundation, et il a offert au cinéma américain quelque chose d’irremplaçable et de durable avec Sundance. Je suis triste de savoir que je ne le reverrai plus. Et je n’oublierai jamais le temps passé avec lui. »
Giorgio Armani (1934 – 2025)
Giorgio Armani salue à la fin de son défilé Armani Privé Haute Couture printemps-été 2025 à Paris, 2025. – Credit: AP Photo
Le créateur de mode italien, qui a bâti un empire de plusieurs milliards et redéfini le style moderne, est mort à 91 ans.
Né en 1934, Armani lance sa ligne masculine en 1975 et se fait rapidement connaître pour ses vestes élégantes et déstructurées, ses silhouettes relaxées et l’iconique « power suit » pour les femmes.
En un demi-siècle, il a habillé des stars d’Hollywood, des dirigeants et des clients du monde entier, transformant une sophistication discrète en une marque globale couvrant vêtements, accessoires, ameublement et plus encore.
Parmi ses fidèles de longue date figuraient Jodie Foster, Sean Penn, George Clooney, Sofia Loren et Brad Pitt.
L’impact du style Armani a été si fort, non seulement sur la manière de s’habiller mais aussi d’aborder la mode, qu’en 2000, le musée Guggenheim de New York a présenté une rétrospective de ses 25 premières années de création.
Jane Goodall (1934 – 2025)
Jane Goodall apparaît sur scène au 92NY le 1er octobre 2023, à New York. – Credit: AP Photo
La protectrice de la nature, célèbre pour ses recherches de terrain révolutionnaires sur les chimpanzés et son plaidoyer environnemental aux quatre coins du monde, est décédée à l’âge de 91 ans.
Alors qu’elle vivait parmi les chimpanzés en Afrique il y a des décennies, Goodall documente l’usage d’outils et d’autres comportements jusque-là considérés comme l’apanage des humains, et met aussi en évidence leurs personnalités distinctes.
Ses observations, puis ses apparitions dans les magazines et les documentaires dans les années 1960, ont transformé la manière dont le monde perçoit non seulement nos plus proches parents biologiques, mais aussi la complexité émotionnelle et sociale de tous les animaux, la propulsant sur le devant de la scène.
« Là-bas, seule dans la nature, quand on est seul, on peut en faire partie et notre humanité ne fait pas obstacle », disait-elle en 2021.
« C’est presque comme une expérience extracorporelle quand soudain on entend d’autres sons, on sent d’autres odeurs et que l’on devient réellement une partie de cet incroyable tapis de la vie. »
Dans ses dernières années, Goodall a consacré des décennies à l’éducation et au plaidoyer en faveur des causes humanitaires et de la protection du monde naturel.
Diane Keaton (1946 – 2025)
Diane Keaton lors de la cérémonie des prix David di Donatello à Rome, le 21 mars 2018. – Credit: AP Photo
Diane Keaton, actrice oscarisée, adorée pour son esprit, son charme et son style iconique, est morte à 79 ans.
Connue surtout pour ses collaborations avec Woody Allen, dont Annie Hall, ainsi que pour des succès comme Le Parrain, Reds, Le Père de la mariée, Le Club des Ex et Book Club, Keaton a marqué le cinéma pendant plus de cinq décennies.
Elle fait ses débuts à l’écran dans Lune de miel aux orties (1970) et se fait rapidement remarquer par des interprétations alliant intelligence, humour et vulnérabilité.
Sa carrière traverse les générations, des comédies qui ont fait d’elle une star dans les années 1970 à ses collaborations ultérieures avec Nancy Meyers, prouvant qu’elle pouvait être à la fois d’une drôlerie acérée et bouleversante d’humanité.
Frank Gehry (1929 – 2025)
L’architecte Frank Gehry décrit la conception de sa salle de concert à la Colburn School lors d’une présentation au centre-ville de Los Angeles, le mercredi 16 mars 2022 – Credit: AP Photo
Architecte et designer canado-américain de renommée mondiale, Frank Gehry est mort à 96 ans après une courte maladie respiratoire.
Gehry a conçu certains des bâtiments les plus imaginatifs jamais construits et a atteint un niveau de reconnaissance rarement accordé à un architecte.
Sa fascination pour le pop art moderne l’a conduit à créer des édifices distinctifs et spectaculaires. Parmi ses nombreux chefs-d’œuvre figurent le musée Guggenheim de Bilbao, en Espagne, le Walt Disney Concert Hall à Los Angeles et l’immeuble de la DZ Bank à Berlin.
le Walt Disney Concert Hall conçu par Frank Gehry, dans le centre-ville de Los Angeles – Nick Ut/Copyright 2025 The AP. All rights reserved.
Il a également conçu l’extension du siège de Facebook en Californie du Nord, à la demande du PDG de l’entreprise, Mark Zuckerberg.
Gehry a reçu tous les grands prix de l’architecture, dont la plus haute distinction du domaine, le prix Pritzker, pour une œuvre qualifiée de « rafraîchissante d’originalité et totalement américaine ».
Rob Reiner (1947 – 2025)
Le réalisateur Rob Reiner assiste à la première de « LBJ » le 15 septembre 2016, au Roy Thomson Hall, lors du 8e jour du Festival international du film de Toronto – Credit: AP Photo
Rob Reiner, acteur, réalisateur et producteur, est mort à Los Angeles, à 78 ans, aux côtés de son épouse, Michele.
De « Meathead », rôle primé aux Emmy dans All in the Family, à une série de films cultes, Reiner a contribué à définir le Hollywood moderne.
Il a réalisé des classiques comme This Is Spinal Tap, Stand By Me, The Princess Bride, Quand Harry rencontre Sally, Misery et A Few Good Men, alliant sens aigu du récit, cœur et humour.
Cofondateur de la compagnie Castle Rock Entertainment, il a également porté à l’écran The Shawshank Redemption, The Green Mile, et produit le sitcom à succès Seinfeld.
Brigitte Bardot (1934 – 2025)
L’actrice française Brigitte Bardot pose avec un immense sombrero rapporté du Mexique, à son arrivée à l’aéroport d’Orly, à Paris, le 27 mai 1965 – Credit: AP Photo
Propulsée au rang de star internationale dans les années 1950 et 1960 avec des films comme Et Dieu créa la femme, Le Mépris et Les Bijoutiers du clair de lune, Bardot est devenue un symbole de la culture française, de la libération sexuelle et du glamour cinématographique.
Née dans une famille bourgeoise parisienne, elle est repérée à l’adolescence et devient rapidement l’une des femmes les plus photographiées au monde. Retirée du cinéma à 39 ans, Bardot se consacre à la cause animale, fonde la Fondation Brigitte Bardot et milite à travers le monde pour les phoques, les loups et d’autres espèces.
Ses dernières années sont marquées par la controverse. Bardot exprime fréquemment des opinions d’extrême droite, critique l’immigration et est condamnée à plusieurs reprises par la justice française pour incitation à la haine raciale.
Malgré les polémiques suscitées par ses prises de position, l’influence de Bardot sur le cinéma, la musique, la mode et la vie culturelle française demeure indéniable.
Le président français Emmanuel Macron s’est exprimé sur X pour présenter ses condoléances : « Ses films, sa voix, sa gloire éblouissante, ses initiales, ses chagrins, sa passion généreuse pour les animaux, son visage devenu Marianne, Brigitte Bardot incarnait une vie de liberté. Existence française, éclat universel. Elle nous touchait. Nous pleurons une légende du siècle« .
