dimanche, décembre 7

Si vous n’acquérez pas votre résidence principale pour la première fois et que vous achetez dans l’ancien, vos frais de notaire ont probablement augmenté en 2025. Pour un bien à 400 000 euros, vous versez désormais près de 26 000 euros, soit 2 000 euros de plus qu’en 2024. Pour un achat immobilier à 1,2 million d’euros, les frais d’actes passent de 70 000 à 77 000 euros. Des sommes qui tombent principalement dans la poche des départements où se situe votre bien.

Ce qu’on appelle de manière trompeuse les « frais de notaire » recouvre notamment un impôt sur la propriété, au titre des formalités accomplies par l’agent public pour enregistrer le changement de propriétaire de l’habitation. On les appelle droits de mutation à titre onéreux. Collectés par le notaire, ils sont reversés majoritairement aux départements, en plus petite partie aux villes et à l’Etat.

Depuis le 1er juin 2025, les départements sont autorisés à porter cette taxe à 5 % au lieu de 4,5 % du prix du bien. Une possibilité censée ne durer que jusqu’au 29 février 2028. Une opportunité a été massivement saisie : sur 101 départements français, 85 ont voté la hausse.

Un pic à 1,3 milliard d’euros en 2022

Parmi ceux qui l’ont augmenté figurent les départements franciliens et ceux du front Atlantique. Ces collectivités avaient profité à plein de l’envolée des ventes immobilières en 2021 et 2022, quand les taux d’emprunt étaient descendus sous les 1 %. Elles ont pris de plein fouet le retournement du marché fin 2022. Les recettes issues des droits de mutation ont baissé de plus de 40 % dans ces départements, hors Paris et la Gironde. Sur la France entière, la manne des droits de mutation a atteint un pic à 1,3 milliard d’euros à leur apogée en 2022 avant de chuter à moins de 860 millions en 2024.

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Cette baisse de recettes aggrave une situation déjà tendue. La TVA, transférée aux départements en compensation de la perte de la taxe foncière, qui représente 30 % de leurs revenus, « est gelée », regrette l’association Départements de France. En face, les dépenses augmentent, affirme sa porte-parole : 7 euros sur 10 du budget départemental sont consacrés à leurs dépenses sociales comme le revenu de solidarité active (RSA), l’aide aux personnes âgées et à celles en situation de handicap. « Or, le nombre de personnes au RSA, qui avait baissé après le Covid-19, remonte. La population vieillit et de plus en plus d’enfants sont placés », explique la représentante des départements.

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