vendredi, mai 17
Lors de la construction du village olympique, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), en décembre 2023.

Convier les promoteurs et les investisseurs à une série de petits déjeuners est le meilleur moyen qu’ont trouvé Stéphan de Faÿ, le directeur général de Grand Paris Aménagement (GPA), principal aménageur public francilien, et Jean-Philippe Dugoin-Clément, son président, pour prendre le pouls de professionnels frappés par une crise annoncée il y a deux ans, et pour voir comment ils pourraient contribuer, à leur niveau, à limiter la casse.

Le tableau n’a rien de réjouissant. A la mi-janvier, Vinci Immobilier dévoilait un plan de sauvegarde de l’emploi. Nexity, le leader du secteur, prenait le même chemin un mois et demi plus tard. Le 8 avril, c’était au tour de Bouygues Immobilier, après une période de départs volontaires, d’officialiser une baisse d’effectifs. Il ne faudrait pas que la série se poursuive. En 2024, l’établissement public doit tripler son volume de commercialisation de foncier par rapport à la moyenne des années précédentes. Sans promoteur ni investisseur, les quartiers promis ne verront pas le jour.

De cette dizaine de rencontres café-croissant organisées en début d’année, saluées par la cinquantaine de professionnels qui y ont participé, Stéphan de Faÿ a retenu neuf mesures applicables dès à présent, pour des opérations livrables à trois ou quatre ans. Le conseil d’administration de l’établissement les a adoptées le 11 mars, veille du Mipim, la grand-messe de l’immobilier qui se tient chaque année à Cannes (Alpes-Maritimes). Certaines relèvent du soutien financier, les autres de la simplification de procédures. Toutes doivent permettre « de diminuer jusqu’à 6,75 % le prix des logements pour les futurs habitants », sans que l’Etat ni les collectivités n’aient besoin d’intervenir.

« Alléger les frais financiers »

La proposition la plus inédite pour un établissement public, de l’avis d’Arnaud Anantharaman, directeur général de Coffim, ex-directeur de cabinet d’Emmanuelle Wargon lorsqu’elle était ministre du logement, est la création d’un fonds de 40 millions d’euros avec lequel GPA viendra en soutien aux promoteurs. Aujourd’hui, une opération se finance avec une part de fonds propres et un prêt bancaire. Plus le projet est risqué, plus les fonds à verser sont élevés. Dans le contexte − hausse des taux d’intérêt, moins d’acheteurs, marge très faible −, la plupart des promoteurs ont perdu leur capacité de financement. Pour relancer la machine, GPA propose donc d’apporter une partie des fonds propres − jusqu’à 50 % −, mais en ne dépassant pas 10 % de la gouvernance du projet.

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