samedi, octobre 5

Faut-il que ce soit un Australien qui raconte le mieux nos excès et nos soubresauts européens ? Dix ans après nous avoir fait danser sur le volcan des chancelleries sur le point de se déclarer la guerre en 1914 et de mener l’Europe au suicide, Christopher Clark retrace dans son dernier ouvrage, 1848, le Printemps des Peuples (ed Flammarion) la plus fascinante des tempêtes politiques qui bouleversa le continent au milieu du XIXe siècle.

À l’art du récit des historiens anglo-saxons, il mêle une connaissance impressionnante des textes – nombreux – des enjeux et des leçons d’un moment révolutionnaire trop éclipsé en France par la Révolution de 1789 et parce qu’elle dépassa de très loin le simple cadre français.

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Le Point : « Les Somnambules » étaient un récit choral européen sur le déclenchement de la guerre en 1914. Votre polyphonie pour raconter 1848 est-elle comparable ?

Christopher Clark : Le point commun est la situation de grande complexité qui naît de cet enchevêtrement de pays, source d’une grande pression qui s’exerce sur les acteurs politiques. Cette complexité réduit leur visibilité, leur prédictibilité, elle augmente leur angoisse et les risques qu’ils prennent. Dans les deux cas aussi – hommes d’État en 1914, comme révolutionnaires en 1848 –, ils ont laissé de nombreux écrits pour expliquer leurs actions. 1848 est la révolution la plus bavarde : ses protagonistes ont une vision puissante de leur […] Lire la suite

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