jeudi, novembre 14

Après des années passées à éviter toute référence à la cause principale du changement climatique, les négociateurs de la COP28 [réunis à Dubaï, Emirats arabes unis] ont enfin trouvé un accord en 2023 pour une « transition hors des énergies fossiles ». Cet « UAE Consensus », qui n’a que trop tardé, était la réponse collective au Global Stocktake, un « bilan mondial » des progrès réalisés dans le cadre de l’accord de Paris, qui a montré que nous nous dirigeons vers un réchauffement de près de 3 °C [par rapport à l’ère préindustrielle], ce qui aurait des conséquences désastreuses.

Le Global Stocktake a ainsi confirmé ce qui est de plus en plus évident : la crise climatique s’aggrave partout. Le coût de l’inaction ne cesse d’augmenter et la désinformation, aussi forte soit-elle, ne peut masquer cette réalité.

L’accord de Dubaï a suscité un scepticisme compréhensible, étant donné les promesses non tenues par le passé. Comme beaucoup d’autres, j’ai affirmé que son succès dépendrait de l’action et non des paroles.

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Alors où en sommes-nous, un an plus tard ? La bonne nouvelle est que les énergies renouvelables sont en plein essor, et que la capacité mondiale s’accroît à un rythme remarquable. Une forte dynamique économique fait qu’il est peu probable que d’autres pays suivent le président Donald Trump s’il sort les Etats-Unis de l’accord de Paris. Aujourd’hui, les pays savent que leur prospérité future dépend de la disponibilité d’une énergie propre abondante et des technologies qui la rendent possible. La Chine a misé sur le leadership en matière de technologies vertes et s’est dotée d’une vaste surcapacité de production qu’elle a besoin d’exporter. Partout dans le monde, la logique économique l’emporte sur l’idéologie.

Des marchés financiers trop souvent hostiles

Toutefois, pour l’instant, les énergies renouvelables viennent s’ajouter aux énergies fossiles, plutôt que de les remplacer : selon l’Agence internationale de l’énergie, ces dernières ont satisfait les deux tiers de la croissance de la demande d’énergie en 2023. Et même si l’utilisation des énergies fossiles devrait atteindre son maximum en 2030, les réductions resteront beaucoup trop lentes pour atteindre les objectifs de 1,5 °C ou même de 2 °C.

Les pays ont aujourd’hui l’occasion de prouver que leurs engagements à Dubaï sont sincères. S’ils sont sérieux dans leur volonté d’éliminer les énergies fossiles, ils doivent utiliser leurs nouveaux plans de lutte contre le changement climatique, attendus en 2025, pour présenter des stratégies concrètes afin d’y parvenir. Ce n’est pas une mince affaire : cela nécessite une transformation fondamentale des systèmes énergétiques dans un laps de temps court. Un tel changement représente un défi majeur en matière de politique économique et d’investissement. C’est pourquoi les plans climatiques doivent être élaborés avec la participation pleine et entière des ministères des finances. Si les gouvernements ne prennent pas en compte les questions d’équité et de justice, il leur sera impossible d’obtenir le soutien dont ils ont besoin pour honorer leurs engagements internationaux.

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