vendredi, mars 21

Le PTC, diminutif de « pète ton crâne », est une drogue de synthèse consommée par les adolescents.
Aussi appelé « spleen » ou « buddha blue », il fait des ravages chez les jeunes.
Le 20H de TF1 a enquêté sur ce phénomène.

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Le 20H

Cela ressemble à un simple liquide pour cigarettes électroniques mais il s’agit de PTC, diminutif de « pète ton crâne », une drogue de synthèse consommée par les adolescents. Laura en a vapoté il y a quelques mois, elle s’en souvient comme si c’était hier. « Je tire une seule taffe, et vraiment 30 secondes plus tard, je commence à trembler. J’étais allongée sur le côté, je voyais ma vision, elle partait, je tremblais, je pleurais. On me disait ‘ça va aller, ça va aller’. J’étais là : ‘non ça va pas, ça va pas’. Plus jamais je refais parce que vraiment, ça m’a traumatisée », se rappelle l’adolescente dans le reportage du 20H de TF1 visible en tête de cet article.

Aussi appelé « spleen » ou « buddha blue », le PTC peut entraîner de graves problèmes de santé. Selon le psychiatre addictologue Christophe Cutarella, ses effets sont environ 200 fois plus forts que ceux du cannabis. « Ce sont des cannabinoïdes de synthèse avec des risques neurologiques sur notre organisme, notamment avec des risques d’épilepsie voire des comas. On a des risques psychiatriques, des attaques de panique ou crises d’angoisse, des idées suicidaires. Il faut complètement alerter les jeunes, les parents et puis la population générale », détaille le médecin. 

Facile à acheter, difficile à déceler

Sur les réseaux sociaux, des dizaines de comptes anonymes vendent du PTC, vantant même son caractère indétectable aux tests de dépistage de drogues. Nous tentons d’en acheter. Un vendeur nous propose de nous faire livrer le produit par une célèbre application de vente de vêtements. Quelques jours plus tard, nous allons chercher notre paquet dans un point relais, comme n’importe quel colis. À l’intérieur, nous trouvons bien les flacons de « pète ton crâne » que nous avons commandés. 

La drogue, elle, est très difficile à détecter. Et pour les policiers, la tâche est complexe. « Effectivement quand on procède par exemple à des perquisitions chez des trafiquants de drogue, une bouteille d’eau, ça paraît complètement anodin. Or le produit à l’intérieur qui est inodore, incolore, si on ne l’analyse pas, on ne va pas se rendre compte que c’est du PTC. Alors que du cannabis, de la cocaïne, tout de suite notre œil est attiré. Donc on se retrouve face à des produits comme cela où on peut passer à côté, clairement », nous explique Jérémie Bosse-Platière, directeur interdépartemental de la police nationale dans les Haute-Alpes.

Les forces de l’ordre misent sur la prévention. Plusieurs fois par an, Olivier Persicot intervient dans des établissements scolaires et met l’accent sur les nouvelles drogues comme le PTC. « Les problèmes sont vraiment accrus sur ces nouvelles drogues et surtout ces drogues de synthèse », souligne l’officier de prévention au commissariat de Briançon (Hautes-Alpes). « Ça ne nous empêche de rien du tout. En vérité, on va faire les mêmes choses, qu’il y ait de la prévention ou pas, parce qu’on est jeunes, on a envie de tester des choses et puis c’est normal », admet un jeune homme. 

Au risque que la situation dégénère, comme lors d’une soirée que Mathilde a vécue. « Il y a un ami à moi qui était en manque. Il a commencé à tout péter dans la maison, il a pris un couteau, il a menacé tout le monde avec. Et ça c’est fini, on était cinq, dont cinq footballeurs américains qui l’ont plaqué au sol, qui lui ont fait une clé de bras et on a dû appeler les flics et les pompiers pour qu’il se calme », rembobine la jeune fille.

Le PTC est considéré comme un produit stupéfiant depuis 2017. Sa détention est punie d’un an de prison et 15.000 euros d’amende. Les dealers, eux, risquent jusqu’à dix ans d’emprisonnement.


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : M. FALAIZEAU, S. ROBIN

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