Le parquet britannique a annoncé jeudi 5 septembre l’abandon des poursuites pour agressions sexuelles lancées en 2022 au Royaume-Uni contre le producteur de cinéma déchu Harvey Weinstein. Le Crown Prosecution Service (CPS, pour « Service des poursuites judiciaires de la Couronne » en français) a fait savoir dans un communiqué qu’après examen des éléments de l’enquête, « il n’existe plus de perspective réaliste de condamnation », dans cette affaire, qui concernait des agressions sexuelles présumées sur une femme en août 1996.
« Nous avons expliqué notre décision à toutes les parties », a précisé Frank Ferguson, chef de la division des crimes spéciaux et de l’antiterrorisme au sein du CPS. En juin 2022, le parquet britannique avait autorisé l’inculpation du producteur américain, dont les crimes avaient déclenché, en 2017, le mouvement #metoo, « pour deux chefs d’accusations concernant des agressions sexuelles ».
« Nous encouragerons toujours toutes les victimes potentielles d’agression sexuelle à se manifester et à contacter la police, et nous poursuivrons en justice [les responsables] partout où les critères juridiques sont satisfaits », a-t-il insisté jeudi.
Seize ans de prison pour viol et agressions sexuelles
Harvey Weinstein, arrêté en 2018, est détenu pour agressions sexuelles et viol aux Etats-Unis. L’ancien producteur, âgé de 72 ans, doit être prochainement rejugé à New York, après l’annulation à la fin d’avril par une cour d’appel de sa condamnation en 2020 pour le viol, en 2013, de l’actrice Jessica Mann et l’agression sexuelle, en 2006, de Mimi Haleyi, une assistante de production. Il reste détenu en raison d’une condamnation en 2023 à seize ans de prison à Los Angeles pour d’autres cas de viols et d’agressions sexuelles.
La révélation en 2017 des agressions sexuelles commises avaient déclenché une onde de choc planétaire et libéré la parole de nombreuses victimes. Plus de 80 femmes l’ont accusé de harcèlement, d’agression sexuelle ou de viol, dont Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow et Ashley Judd.