mardi, mai 21
Une rue de Rafah dévastée par des bombardements de l’armée israélienne, dans le sud de la bande de Gaza, le 30 avril 2024.

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a promis, mardi 30 avril, que l’armée israélienne entrerait à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, qu’une trêve soit conclue ou non avec le Hamas.

« L’idée que nous allons arrêter la guerre avant d’avoir atteint tous nos objectifs est inenvisageable. Nous allons entrer dans Rafah et y éliminer les bataillons du Hamas, qu’une [trêve] soit conclue ou non, afin d’obtenir une victoire totale », a déclaré M. Nétanyahou, cité dans un communiqué publié par son cabinet.

Les pays médiateurs attendent une réponse du mouvement islamiste à une offre de trêve de quarante jours. Cette proposition est associée à la libération « de milliers de prisonniers palestiniens » détenus par l’Etat hébreu, en échange de celle d’otages enlevés le jour de l’attaque menée par le mouvement islamiste sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

« Un assaut militaire contre Rafah constituerait une escalade intolérable qui tuerait des milliers de civils supplémentaires et en forcerait des centaines de milliers d’autres à fuir », a averti le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres

Israël veut une réponse du Hamas avant mercredi soir

Israël attendra la réponse du mouvement islamiste « jusqu’à mercredi soir », a annoncé mardi un responsable israélien à l’Agence France-Presse (AFP). Après une réunion lundi au Caire avec des représentants de l’Egypte et du Qatar, une délégation du Hamas a regagné Doha afin d’étudier la nouvelle proposition et devrait donner sa réponse « aussi vite que possible », selon une source proche du mouvement citée par l’AFP. Selon le site de la chaîne de télévision Al-Qahera News, proche des services de renseignement égyptiens, la délégation du Hamas doit revenir au Caire « avec une réponse écrite ».

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C’est maintenant qu’il faut agir, dit le chef de la diplomatie américaine

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, attendu mardi en Israël après une étape en Jordanie, a dit lundi « espérer » une réponse favorable du Hamas à une proposition qu’il a qualifiée d’« extraordinairement généreuse de la part d’Israël ».

« Plus de retards, plus d’excuses. C’est maintenant qu’il faut agir », a-t-il déclaré à la presse en Jordanie, peu avant son départ pour Israël dans le cadre de sa septième tournée régionale depuis le début de la guerre.

Son homologue français, Stéphane Séjourné, est arrivé, lui, en Israël, où ses discussions vont tourner aussi autour « des efforts (…) pour parvenir à augmenter le volume d’aide humanitaire » dans le territoire palestinien, selon une source diplomatique française.

En novembre 2023, une première trêve d’une semaine avait permis la libération de 105 otages en échange de 240 détenus palestiniens. Plus de 250 personnes ont été enlevées le 7 octobre 2023 et emmenées comme otages sur le territoire palestinien, et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

Quarante-sept personnes tuées en vingt-quatre heures

Mardi, des frappes aériennes ont visé Rafah ainsi que la ville voisine de Khan Younès et celle de Gaza, dans le nord du territoire palestinien, selon un correspondant de l’AFP. D’après le ministère de la santé de l’enclave administrée par le Hamas, 47 personnes ont été tuées en vingt-quatre heures, ce qui porte selon lui le bilan à 34 535 morts, majoritairement des civils. Côté israélien, environ 1 170 personnes sont mortes – il s’agit aussi de civils pour la plupart – lors de l’attaque du 7 octobre 2023, selon un décompte de l’AFP établi à partir de sources officielles israéliennes. Selon l’armée israélienne, 608 de ses soldats ont été tués dans des combats à Gaza.

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La jetée sera achevée jeudi, selon le président chypriote

L’aide internationale, strictement contrôlée par les autorités israéliennes, arrive au compte-gouttes, principalement d’Egypte via Rafah, mais reste très insuffisante face aux immenses besoins des 2,4 millions de Gazaouis.

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Les Etats-Unis font pression sur Israël pour qu’il facilite l’acheminement de l’aide par la route et ont par ailleurs commencé à construire un port flottant destiné à accueillir des cargaisons arrivées par bateau de Chypre. La structure sera prête jeudi, selon le président chypriote, Nikos Christodoulides.

Antony Blinken a par ailleurs annoncé qu’un premier convoi jordanien d’aide humanitaire devait partir mardi et entrer dans la bande de Gaza via le point de passage d’Erez, rouvert par Israël. « Il s’agit d’un progrès réel et important, mais il reste encore beaucoup à faire », a-t-il ajouté.

Le Monde avec AFP

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