mercredi, décembre 10
Des militaires français à bord du pétrolier « Boracay », qui appartiendrait à la flotte fantôme russe, au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), le 2 octobre 2025.

Sans eux, la Russie pourrait difficilement vendre son pétrole au reste du monde. Les pavillons de complaisance constituent un rouage essentiel du contournement des sanctions occidentales qui plafonnent le prix du baril de pétrole russe à 47,60 dollars (40,9 euros), pour priver Moscou d’une source de financement majeure de sa guerre en Ukraine. Après les avoir longtemps négligés, Bruxelles a pour la première fois épinglé des sociétés qui gèrent les pavillons du Gabon et des Comores dans son 19ᵉ paquet de sanctions contre la Russie, adopté le 23 octobre. Un peu plus tôt, en mai, la puissante Commission fédérale maritime américaine a aussi annoncé l’ouverture d’une vaste enquête pour déterminer comment « des lois, des réglementations ou des pratiques laxistes en matière d’immatriculation des navires favorisent le développement d’acteurs ou de navires dangereux, comme ceux de la flotte dite “fantôme” ».

Longtemps tolérés pour faciliter la mondialisation des échanges, au prix d’un certain laxisme réglementaire, certains d’entre eux se sont fait une spécialité d’immatriculer cette flotte. Le cabinet d’analyse de données maritimes Windward a calculé que, au 1ᵉʳ août, 38 % des navires sanctionnés étaient domiciliés aux Comores, suivies par la Gambie, le Cameroun et le Sierra Leone. La flotte des Comores a augmenté de 274 % en un an, selon Clarksons Research, un autre cabinet de conseil. Celle de la Gambie a augmenté de 1 000 % sur la même période. Les armateurs y ont recours pour dissimuler leurs liens avec la Russie tout en profitant de leurs réglementations laxistes.

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