
Alors que toutes les régions de France hexagonale sont touchées, Pasteur et Santé publique France (SpF) ont communiqué, mercredi 17 décembre, des prévisions sur la dynamique de l’épidémie de grippe. « Il est probable que le recours au soin pour grippe s’accentue de façon importante au cours des deux prochaines semaines », préviennent ces organismes, « avec un fort impact à anticiper à l’hôpital durant la période des congés de fin d’année ». Un pic pourrait survenir au tournant de l’année.
C’est la première fois que Pasteur et Santé publique France communiquent de telles prévisions au niveau national et régional, à l’horizon de quatre semaines, et sur la période probable de survenue du pic. L’objectif est de fournir un outil d’anticipation de la trajectoire de l’épidémie pour aider les autorités sanitaires et les professionnels de santé.
Entre le 8 et le 14 décembre, les différents indicateurs liés à la grippe ont continué à augmenter, pour toutes les classes d’âge, d’après le bilan hebdomadaire de l’agence de santé publique diffusé le même jour.
Degré d’incertitude élevé
La première version de la modélisation « anticipe une croissance des passages aux urgences pour syndrome grippal dans les deux prochaines semaines, suivie d’une décroissance » les deux premières semaines de 2026, notamment sous l’effet − décalé − d’une baisse de transmission liée à la fermeture des écoles pendant les vacances, ont résumé les deux institutions.
Le pic de l’épidémie grippale est, à ce stade, attendu autour de la dernière semaine de 2025, avec « 15 % de chance que le pic ait lieu en semaine 51, 70 % en semaine 52 et 12 % en semaine 1 ». Mais « une grande incertitude » persiste « sur l’ampleur du pic », a précisé Juliette Paireau. Et, à ce stade, on ne peut pas exclure une reprise de l’épidémie après les vacances de Noël, comme observé l’année dernière, ou plus tard dans la saison comme en 2022-2023, selon les deux institutions.
« La performance du modèle peut être variable », a noté lors d’une conférence de presse Juliette Paireau, qui travaille sur la modélisation mathématique des maladies infectieuses à Pasteur et à SpF : « Pour des saisons qui ressemblent au passé, le modèle est le plus performant ; pour des saisons très différentes, le modèle aura plus de difficultés à anticiper la dynamique. » Dans leurs prévisions, SpF et Pasteur insistent aussi sur « le degré d’incertitude élevé inhérent à la modélisation de l’activité grippale ».




