dimanche, septembre 29

Le terme « nanotechnologie » a été employé pour la première fois par un professeur japonais, Norio Taniguchi, en 1974. Un demi-siècle s’est écoulé depuis, durant lequel les nanomatériaux se sont discrètement propagés dans des pans entiers de l’économie mondiale. Ces particules invisibles à l’œil nu, que l’on trouve parfois à l’état brut dans la nature, comme le dioxyde de titane, utilisé dans des aliments, ou l’oxyde de zinc, très prisé pour le maquillage, sont largement sorties des laboratoires. Cette prolifération s’accélère avec la quête d’économie d’énergie et le développement de l’intelligence artificielle (IA) pour les concevoir. Elle n’est pas sans inquiéter la communauté scientifique et les défenseurs de l’environnement pour ses conséquences sur la santé humaine.

Trois principaux marchés de masse les utilisent déjà à l’échelle industrielle : la voiture électrique pour optimiser ses batteries, les cosmétiques pour rendre plus efficaces les crèmes et les poudres, ou encore les aliments pour les conserver et les colorer. « La nanotechnologie va changer la donne, notamment dans le domaine du stockage d’énergie comme les batteries pour les véhicules électriques où différents nanomatériaux augmentent la capacité de stockage, diminuent le temps de recharge et réduisent la dépendance à certaines matières premières critiques », confirme Sean Kelly, directeur général par intérim de l’Association des industries de nanotechnologie (NIA), installée à Bruxelles.

Pour les cosmétiques, « ces technologies peuvent améliorer l’efficacité et la sensorialité des produits. Un nanomatériau utilisé dans nos crèmes solaires, le dioxyde de titane, permet d’améliorer la filtration des UV et d’augmenter le niveau de protection, tout en évitant les traces blanches sur la peau, détaille Julien Hitce, responsable polymères et matériaux chez L’Oréal. En soin, les nanosilices apportent la meilleure texture possible et assurent un fini mat sur la peau, quand le nano noir de carbone augmente, lui, l’intensité du noir dans le mascara. Ces nanoparticules ne pénètrent pas dans la peau, y compris les peaux lésées ».

Sur le marché mondial des cosmétiques, ils sont présents dans quelques dizaines de milliers de produits cosmétiques sur plus de 2,5 millions de produits de beauté commercialisés en Europe, d’après le site Cosmetic Products Notification Portal de la Commission européenne.

L’essor des nanomatériaux provient aussi des textiles et vêtements, des revêtements, des smartphones, des avions et de bien d’autres produits ou appareils. Autant de débouchés industriels justifiés par leurs propriétés uniques : chimiques (plus réactifs, plus catalyseurs…), physiques (très résistants, plus fusionnables…), ou encore électriques (plus conducteurs, plus endurants…). Dans les téléphones portables, les nanomatériaux permettent de solidifier les écrans ou d’augmenter la longévité des batteries au lithium.

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