Boualem Sansal, l’écrivain franco-algérien emprisonné depuis un an en Algérie, a été gracié et va être transféré en Allemagne pour des soins médicaux, a annoncé Alger dans un communiqué, mercredi 12 novembre.
S’exprimant à l’Assemblée nationale, le premier ministre français, Sébastien Lecornu, a fait part de son « soulagement à l’annonce des autorités algériennes, d’avoir gracié Boualem Sansal », et dit souhaiter que l’écrivain « puisse rejoindre ses proches au plus vite » et « être soigné ». Il a aussi « remercié du fond du cœur celles et ceux qui ont contribué à cette libération, fruit d’une méthode faite de respect et de calme », alors que la ligne dure défendue pour ce dossier par l’ancien ministre de l’intérieur et patron de la droite, Bruno Retailleau, avait été contestée.
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, et la cheffe de file des députés du RN, Marine Le Pen, ont aussi exprimé leur « soulagement », en appelant également à la libération du journaliste français Christophe Gleizes, toujours détenu en Algérie. Mme Le Pen a salué « les efforts de tous ceux qui ont œuvré à ce dénouement ». « Cette libération est une victoire pour la dignité et la liberté d’expression d’un écrivain de courage et de vérité ».
Dans un message sur X, Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, a rappelé que « la liberté de penser, d’écrire, de douter et de critiquer triomphe aujourd’hui », en remerciant « l’ensemble des députés (…) pour leur mobilisation sans faille ».
Le chef de file des députés des Républicains, Laurent Wauquiez, s’est réjoui que M. Sansal « retrouve sa liberté et, avec elle, l’espérance de tous ceux qui croient au pouvoir des convictions », en remerciant « ceux qui n’ont jamais renoncé et qui ont porté [le] combat pour sa libération ».
« J’y ai toujours cru », dit sa fille
À travers Boualem Sansal, « ce sont la liberté d’expression, le refus de l’obscurantisme et de l’autoritarisme qui étaient faits prisonniers. C’est un soulagement immense. C’est, surtout, la justice qui l’emporte », a écrit sur X le chef du parti présidentiel, Renaissance, Gabriel Attal, qui rappelle la situation de Christophe Gleizes, « toujours emprisonné sans raison dans les geôles algériennes ».
Le chef de file des députés Horizons, Paul Christophe, s’est « réjoui de la libération » de cet « écrivain courageux qui a payé injustement son attachement à la vérité et à la liberté d’expression ».
A gauche, l’ex-président socialiste François Hollande a confié son « émotion et son soulagement » tandis que la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, a remercié « ceux qui ont œuvré pour cette libération, avec calme et détermination ».
« J’y ai toujours cru », a réagi auprès de l’Agence France-Presse (AFP) l’une des filles de Boualem Sansal, Sabeha Sansal, en affirmant toutefois avoir été « un petit peu pessimiste » car, malade, « il pouvait mourir là-bas ».
Dans un communiqué à l’AFP, les avocats français de l’écrivain se sont dits « heureux que l’humanité ait prévalu sur toute autre considération ». « Nous accueillons avec une profonde satisfaction la nouvelle de [sa] libération, après l’épreuve d’une trop longue détention. Nous avons toujours été convaincus que le sort de Boualem Sansal devait être dissocié des aléas diplomatiques », ont écrit Pierre Cornut-Gentille et François Zimeray, qui saluent « le rôle de l’Allemagne dans ce dénouement ».












