mardi, novembre 19

Dans le cadre d’une expérimentation lancée par la ville de Strasbourg, certains élèves portent des gilets équipés d’un GPS pendant la récréation.
Objectif : analyser leurs déplacements pour repenser l’occupation de l’espace et réduire, notamment, les inégalités entre filles et garçons.
Alors que les premiers résultats ont récemment été relayés dans la presse, l’initiative suscite de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.

Repenser l’aménagement des cours de récréation pour les rendre plus égalitaires. C’est l’objectif d’une expérimentation en cours dans certaines écoles strasbourgeoises, qui consiste à analyser les déplacements des élèves et la façon dont ils occupent cet espace. Comment ? En équipant ces derniers de gilets connectés. 

Alors qu’un premier bilan a récemment été relayé grâce aux données recueillies et aux cartes montrant le partage de l’espace entre filles et garçons qui en découlent, l’initiative fait réagir.

De quoi parle-t-on ?

Plus en détails, la mairie écologiste de Strasbourg a équipé, ces derniers mois, 125 élèves d’écoles primaires, scolarisés dans les cinq niveaux (CP, CE1, CE2, CM1, CM2) de vêtements intelligents munis d’un traceur GPS. 

En pratique, avant chaque récréation, les enseignants équipent les petits participants, lesquels doivent être volontaires sans toutefois qu’un accord parental soit nécessaire, car les résultats du test sont anonymes. Les élèves concernés sont autant de filles que de garçons en vue d’obtenir un « échantillon équitable ».

Qu’ont montré les premiers résultats ?

De premiers résultats relayés début novembre par France Bleu Alsace et Le Parisien à partir de plusieurs analyses font état d’un constat similaire d’un établissement à l’autre :  20% des écoliers, majoritairement des garçons, occupent 80% de la cour de récréation.

Ces proportions révèlent « une discrimination de sexe, avec des filles qui évoluent dans un très petit espace », analyse Christelle Wieder, adjointe chargée des égalités de genre à la Ville de Strasbourg, auprès du Parisien.

Pour palier cette répartition inégale, la Ville a pour projet d’encourager des activités plus inclusives et de végétaliser 65% des cours de récréation d’ici deux ans. Pour l’heure, le budget alloué à ce projet n’a pas été communiqué. 

Pour Christelle Wieder, l’objectif est notamment de changer des habitudes bien ancrées chez les élèves, « qui pratiquent essentiellement des sports plutôt masculins comme le foot ou le basket », selon Christelle Wieder.

Pourquoi ça fait réagir

Cette expérimentation suscite des avis très controversés, tant sur le fond que sur la forme. Le Syndicat de la Famille, une association de défense de la famille, demande ainsi qu’on « fiche la paix aux enfants », faisant valoir que « l’enfant est une période où les garçons et les filles aiment à se retrouver entre eux et apprécient des jeux souvent différents. »

De leur côté, des internautes dénoncent la mesure : « Je me demande si ces gilets connectés qui émettent/reçoivent des ondes ne présentent pas aussi un danger pour la santé de ces jeunes enfants », peut-on lire notamment. Ou encore : « au-delà du ridicule, n’y aurait-il pas un petit souci d’éthique ? »

En réaction, la mairie de Strasbourg a précisé au Parisien qu’elle n’a « pas pour ambition de déviriliser les cours de récréation ni de régler les conséquences de plusieurs siècles de patriarcat », mais que créer « des espaces publics où filles et garçons joueront ensemble, cela changera le visage de notre société et nous permettra d’avoir des adultes sans doute plus respectueux les uns envers les autres « .


Audrey LE GUELLEC

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