vendredi, mai 17
Gil Taieb, vice-président du Conseil représentatif des associations juives de France à la sortie du palais de l’Elysée le 15 juillet 2014.

Le vice-président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Gil Taieb, est mort à l’âge de 66 ans, a annoncé mardi 16 avril l’institution, saluant un « infatigable militant, fervent défenseur d’Israël et de la communauté juive ». « C’est une immense perte pour la communauté juive et ses institutions. Sa disparition laisse un immense vide », a écrit le CRIF sur ses réseaux sociaux.

« Engagé, charismatique, courageux et bienveillant, il n’a jamais abandonné le sourire qu’il arborait toujours, jusque dans les derniers instants du combat qu’il a mené contre la maladie », selon le président du CRIF, Yonathan Arfi.

De son côté, l’Elysée a salué un « humaniste ardent, héraut de la lutte contre l’antisémitisme et toutes les formes de haine ». « Son engagement de cinquante ans au cœur de la communauté juive française, où il occupa les plus hautes fonctions, se drapait des couleurs de l’universel », a ajouté la présidence.

« Le président de la République et son épouse saluent la mémoire d’une figure tutélaire du dialogue interreligieux, qui portait la République et ses valeurs au cœur », a encore fait valoir l’Elysée.

Lutte contre l’antisémitisme

La ministre de la culture, Rachida Dati, a fait part de sa « grande tristesse » et sa collègue Aurore Bergé, chargée de la lutte contre les discriminations, a loué « un ardent défenseur de nos valeurs républicaines et universalistes ».

« Sa contribution contre la haine en ligne a permis une belle avancée dans notre lutte pour un monde plus juste et respectueux », a affirmé la Dilcrah (délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT).

Sa mémoire a également été saluée par le Fonds social juif unifié (FSJU) dont il était le vice-président et qui s’est dit « dévasté ». Le Consistoire de Paris a rendu hommage à « une personnalité incontournable de la communauté juive française ».

« Gil était un ami et un frère depuis plus de vingt ans, qui a touché ma vie », a réagi l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi. Chargé des relations avec le judaïsme au sein de l’Eglise catholique, le père Christophe Le Sourt a salué « un passeur de fraternité ».

Côté politique, l’ancien ministre de l’Europe Clément Beaune a loué son « énergie » qui « impressionnait et rassurait ». Le député Sylvain Maillard, président du groupe Renaissance, a déploré « une immense perte » et son collègue PS Jérôme Guedj a salué « un mensch ».

Plusieurs élus parisiens ont également réagi, dont la maire Horizons du 9e arrondissement, Delphine Bürkli, qui a salué « une voix forte, un leader et un homme d’honneur », et Jean-Luc Romero, adjoint socialiste à la mairie de Paris, selon qui Gil Taieb « a fait de sa vie une lutte personnelle et collective contre l’antisémitisme ».

Né en Tunisie en 1957, docteur en chirurgie dentaire, Gil Taieb avait également fondé en 1990 l’Association de soutien à Israël (ASI France). Il était marié à Karen Taieb, adjointe (apparentée PS) au patrimoine à la Mairie de Paris.

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Le Monde avec AFP

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