Le nouveau ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a détaillé ce samedi sa feuille de route place Vendôme.
Il entend « mettre à l’isolement » en détention les « 100 plus grands narcotrafiquants », « comme on le fait pour les terroristes ».
Le garde des Sceaux espère aussi créer de nouvelles prisons pour faire exécuter les peines les plus courtes.
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Le gouvernement de François Bayrou
Gérald Darmanin occupe l’espace pendant les fêtes. Nommé ministre de la Justice lundi au sein du nouveau gouvernement de François Bayrou, le garde des Sceaux a accordé ce samedi un entretien au Parisien dans lequel il détaille sa feuille de route place Vendôme dans les prochains mois. Parmi ses priorités ? La lutte contre le trafic de drogue. « J’ai demandé à l’administration pénitentiaire de me faire la liste des 100 plus grands narcotrafiquants écroués, ceux susceptibles d’avoir des contacts à l’extérieur pour poursuivre leurs activités criminelles et nous les mettrons à l’isolement, comme on le fait pour les terroristes », a-t-il développé.
Une mesure radicale, avec un isolement qui ne sera pas « classique« , explique-t-il. Celui-ci sera « inspiré du modèle appliqué aux plus grands terroristes que nous avons arrêtés« , assure Gérald Darmanin, soulignant qu' »aucun d’entre eux ne peut commander des attentats djihadistes » depuis leurs cellules. Avec la surpopulation carcérale et les délais d’audiencement des procès, la lutte contre le narcobanditisme et la criminalité organisée est un des « trois murs devant nous très inquiétants pour la Nation » identifiés par l’ex-ministre de l’Intérieur comme ses futurs grands chantiers.
« Faire écrouer les personnes condamnées à des peines courtes »
D’autres dossiers ont aussi été abordés par cette interview. Mercredi, lors d’un déplacement au tribunal d’Amiens (Somme) le jour de Noël, il avait déjà annoncé son souhait de créer des établissements pénitentiaires « à taille humaine » pour faire exécuter « les petites peines« . Il entend ainsi « faire écrouer les personnes condamnées à des peines courtes, voire très courtes dans des lieux carcéraux de quelques dizaines de places maximum pour un séjour de quelques mois, semaines, voire jours« , a-t-il ainsi précisé au quotidien francilien. Ces nouvelles prisons « seraient plus faciles à construire et plus acceptables pour les élus locaux« .
Gérald Darmanin a aussi posé ses conditions pour exercer sa fonction au sein du prochain gouvernement. « Place Vendôme, je souhaite qu’il y ait un avant et un après (…), je vais me battre sur le plan du budget. (…) » Selon lui, « cela n’aurait aucun sens de nommer un ministre de la Justice ministre d’État, de le mettre si haut dans l’ordre protocolaire [au troisième rang, ndlr], de me faire revenir au gouvernement, pour finalement ne pas me donner les moyens de mener mon action si attendue par les Français« .
Enfin, concernant l’introduction de la notion de consentement dans la définition par le Code pénal du viol, Gérald Darmanin a répondu être « favorable à tout ce qui permettra de protéger davantage les femmes » et promis d’étudier « avec le plus grand sérieux la proposition de loi déposée dans ce sens« . Les rapporteures d’une mission parlementaire portant sur la définition pénale du viol, la députée Ensemble pour la République Véronique Riotton et l’écologiste Marie-Charlotte Garin ont annoncé leur volonté de changer la loi sur le sujet. « Nous avons désormais acquis la conviction, quel que soit notre bord politique, que oui, la loi » sur ce « crime de masse » devait « être modifiée« , avait ainsi déclaré l’élue macroniste en novembre au Sénat.
