dimanche, octobre 6

C’est la fin d’un cycle ce dimanche 7 juillet, après quatre années au ministère de l’Intérieur -une longévité inédite depuis son mentor, Nicolas Sarkozy. En cas de réélection, « je souhaite quitter le gouvernement et siéger à l’Assemblée nationale », expliquait Gérald Darmanin le 25 juin à BFM Grand Lille. C’est chose faite pour l’actuel locataire de Beauvau qui remporte largement l’élection au second tour.

« Merci à tous les électeurs qui, après m’avoir placé en tête du premier tour, m’ont massivement réélu », a déclaré le ministre de l’Intérieur sur X, quelques minutes après la tombée des résultats.

Talonné au premier tour par le candidat d’extrême droite, il a creusé l’écart ce dimanche 7 juillet. Son concurrent Rassemblement national (RN), Bastien Verbrugghe, échoue à rattraper son retard. À noter toutefois la forte progression du parti à la flamme, qui aux législatives 2022, avait manqué la qualification pour le second tour.

Le report des voix de gauche sur sa candidature après le désistement de la candidate du Nouveau Front populaire arrivée 3e a payé. « Cette décision me coûte, mais on ne joue pas avec la vie des gens », expliquait Leslie Mostreux le 2 juillet, sans pour autant appeler à voter Gérald Darmanin.

Retour à l’Assemblée

Un retour à l’Assemblée cette fois dans l’opposition pour l’élu du Nord, après l’échec du camp présidentiel à conserver sa majorité relative et la victoire du NFP (entre 175 à 205). Un combat qu’il expliquait être prêt à mener le 28 juin chez France info. « Si les oppositions gagnent, il est évident que j’irai, si je suis élu, mener l’opposition », assurait-il.

Revenir à l’Assemblée pour préparer la suite: voilà en résumé le projet du très politique ministre de l’Intérieur d’Emmanuel Macron. D’abord nommé à Bercy comme ministre de l’Action et des Comptes publics, il rejoint en 2020 Beauvau. Sans pour autant se détourner de Tourcoing et de son département du Nord. La même année, il est réélu maire au premier tour avec plus de 60% des voix. S’il cède son siège à son adjointe, Gérald Darmanin reste conseiller municipal.

En janvier 2024 déjà, il expliquait vouloir quitter le ministère de l’Intérieur après les Jeux olympiques. Un projet précipité par la débâcle présidentielle aux élections européennes du 9 juin, et la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron. « Il faut désormais comprendre pourquoi on a été battus aux européennes, comprendre qu’il y a des choses qui ne se sont pas bien passées », expliquait-il sur BFM Grand Lille.

À entendre Gérald Darmanin, la meilleure échelle pour comprendre les raisons de cet échec semble être celle de sa 10e circonscription du Nord.

2027 comme horizon

Figure de la macronie depuis 2017, Gérald Darmanin a pris ses distances avec l’exécutif et le président pendant ces législatives. Sur son affiche de campagne, aucune trace du parti Renaissance. Après 7 ans à l’Élysée, la doctrine présidentielle du « en même temps », présenté en 2017 comme le dépassement du clivage gauche droite, n’est plus porteur.

« La France est à droite », assurait encore le ministre de l’Intérieur au Figaro le 23 juin. « Il y a un espoir à reconstruire pour le peuple de droite et du centre, analysait Gérald Darmanin ».

En ligne de mire désormais, la présidentielle de 2027. « Ce qui m’intéresse ce n’est plus de regarder ce qu’il s’est passé en 2017 et 2022. Ce qui m’inquiète maintenant c’est ce qui se passera en 2027 », confiait-il au Figaro en août 2023, en marge de sa première rentrée politique à Tourcoing.

Aujourd’hui « il faut préparer la suite », affirmait-il sur BFM Grand Lille. « À 40 ans, avec un peu d’expérience et une implantation solide dans mon territoire, je pense pouvoir apporter ma pierre à cette édifice. » Reste trois années à l’ambitieux député pour préparer la présidentielle, « sans doute les élections les plus importantes », dans ses mots.

Article original publié sur BFMTV.com

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