mercredi, décembre 31
Le logo de Médecins sans frontières (MSF) apparaît sur des fournitures humanitaires destinées aux familles palestiniennes de la bande de Gaza, stockées dans les entrepôts du Croissant-Rouge égyptien, dans la ville frontalière égyptienne d’El-Arish, le 8 avril 2025.

Trente-sept organisations humanitaires, dont Médecins du monde, Médecins sans frontières (MSF) et Handicap international, sont concernées par une interdiction d’accès à Gaza, qui doit entrer en vigueur jeudi si elles ne transmettent pas aux autorités le nom de leurs employés palestiniens, a annoncé, mercredi 31 décembre, le gouvernement israélien.

Ces ONG refusent de se soumettre à cette obligation, car « elles savent, comme nous le savons, que certains d’entre eux sont impliqués dans le terrorisme ou liés au Hamas », a déclaré mercredi Gilad Zwick, un porte-parole du ministère de la diaspora à l’Agence France Presse (AFP), ajoutant : « Pas de passe-droit, pas de combine. »

Pour Israël, ce nouveau dispositif vise à empêcher des « acteurs hostiles ou des soutiens du terrorisme » d’opérer dans les territoires palestiniens. Les autorités israéliennes ont annoncé mardi que les organisations qui avaient « refusé de soumettre la liste de leurs employés palestiniens pour écarter tout lien avec le terrorisme » avaient reçu un avis mentionnant que leur licence serait révoquée à compter du 1er janvier, avec l’obligation de cesser toute activité d’ici au 1er mars. La plupart de ces acteurs humanitaires interviennent sur place de longue date, avec l’accréditation obligatoire des autorités israéliennes.

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MSF spécifiquement épinglé

Le ministère israélien de la diaspora et de la lutte contre l’antisémitisme a révélé dans l’après-midi le nom des 37 ONG concernées. Parmi elles, les branches française, néerlandaise, suisse, belge et espagnole de Médecins sans frontières, Médecins du monde, Handicap international ou CARE.

Les autorités israéliennes ont accusé MSF d’employer deux personnes ayant des liens avec des groupes armés palestiniens – ce que l’organisation a démenti : « MSF n’emploierait jamais sciemment des personnes engagées dans des activités militaires. »

L’Union européenne a averti mercredi Israël que cette interdiction empêcherait l’acheminement d’aide vitale. « L’UE a été claire : la loi sur l’enregistrement des ONG ne peut pas être appliquée sous sa forme actuelle », a écrit la commissaire européenne Hadja Lahbib sur son compte X. « Tous les obstacles à l’accès [d’aide] humanitaire doivent être levés », a-t-elle ajouté.

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Plusieurs ONG ont déclaré que les nouvelles règles auraient un impact majeur sur la distribution de l’aide à Gaza, les organisations humanitaires affirmant que la quantité d’aide entrant à Gaza restait insuffisante. Alors qu’un accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre prévoyait l’entrée de 600 camions par jour, seulement 100 à 300 transportent de l’aide humanitaire, selon les ONG et les Nations unies.

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De son côté, le Cogat, l’organisme du ministère de la défense israélien chargé des affaires civiles palestiniennes, a déclaré la semaine dernière qu’en moyenne 4 200 camions d’aide entraient chaque semaine à Gaza, ce qui correspond à environ 600 par jour.

Dans l’enclave palestinienne, ravagée par la guerre, des centaines de milliers de personnes déplacées vivent dans des tentes, sous la pluie et le vent glacial.

Le Monde avec AFP

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