dimanche, mai 19
Un camp de tentes abritant des Palestiniens déplacés par l’offensive israélienne à Rafah, dans la bande de Gaza, le 27 février 2024.

L’armée israélienne a appelé, lundi 6 mai, les Gazaouis présents dans l’est de la ville de Rafah, contre laquelle Israël martèle depuis des mois son intention de mener une offensive militaire d’ampleur, à rejoindre des « zones humanitaires élargies », a-t-elle fait savoir dans un communiqué. « Les appels à se déplacer temporairement vers la zone humanitaire seront transmis via des affiches, des messages SMS, des appels téléphoniques et des diffusions médiatiques en arabe », a-t-elle précisé sur X.

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L’armée israélienne a assuré que son opération d’évacuation était temporaire et concernait « environ 100 000 personnes (…) dans l’immédiat ». « Nous avons commencé une opération d’ampleur limitée pour évacuer temporairement les personnes résidant dans l’est de Rafah », a déclaré un porte-parole de l’armée lors d’un point de presse, répétant : « C’est une opération d’ampleur limitée. »

Un habitant de Rafah a fait savoir à l’Agence France-Presse (AFP) que certains avaient reçu des messages vocaux sur leur téléphone les invitant à partir et des SMS avec une carte leur indiquant où se rendre. L’armée assure dans son communiqué avoir « élargi la zone humanitaire à Al-Mawasi », à une dizaine de kilomètres de Rafah, où sont installés notamment « des hôpitaux de campagne, des tentes et un volume croissant de nourriture, eau, médicaments et autres ».

Craignant un bain de sang parmi les civils, les capitales et organisations internationales s’opposent à l’opération annoncée d’Israël qui affirme indispensable que ses troupes entrent dans Rafah pour y anéantir les derniers bataillons du mouvement islamiste palestinien Hamas. « Ce plan d’évacuation vise à éloigner les civils du danger », a déclaré le porte-parole de l’armée, « notre but est de combattre le Hamas, pas les habitants de Gaza. Et c’est pourquoi nous menons cette évacuation temporaire précise ».

Selon l’Organisation des Nations unies, environ 1,2 million d’habitants, en majorité poussés là par les combats, s’entassent dans Rafah, localité de la lisière sud de la bande de Gaza. L’armée israélienne a continué de frapper le territoire palestinien en début de nuit de lundi à mardi, faisant seize morts au sein de deux familles à Rafah et ses environs dans le sud de la bande de Gaza.

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Une réunion d’urgence attendue lundi

Peu avant, l’armée israélienne avait communiqué à l’Agence France-Presse que trois de ses soldats avaient été tués et douze autres blessés dimanche par des roquettes tirées par la branche armée du Hamas autour de Kerem Shalom, principal point de passage de l’aide humanitaire d’Israël vers la bande de Gaza. Les brigades Ezzedine Al-Qassam ont revendiqué ces tirs, qui ont conduit Israël à fermer le passage utilisé pour acheminer l’aide vers Gaza. L’armée israélienne a rapporté lundi matin avoir intercepté un « drone ennemi volant vers Israël ».

Les efforts en vue d’une trêve dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas se heurtent à l’inflexibilité des deux camps − une impasse dont les médiateurs internationaux doivent tenter de sortir lundi lors d’une « réunion d’urgence » au Qatar après sept mois de guerre.

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a réaffirmé dimanche qu’Israël ne pouvait « accepter » les demandes du mouvement islamiste, qui réclame un cessez-le-feu définitif dans le territoire palestinien en préalable à tout accord, notamment sur la libération des otages enlevés le 7 octobre 2023 en Israël. Malgré les mises en garde internationales, M. Nétanyahou menace toujours de lancer une offensive sur la ville surpeuplée de Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza, « avec ou sans » accord de trêve.

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, avait auparavant accusé M. Nétanyahou de « saboter les efforts des médiateurs » en vue d’une trêve, réunis au Caire en l’absence d’Israël. L’offre des pays médiateurs, Qatar, Egypte et Etats-Unis, présentée fin avril au Hamas, prévoit une trêve associée à une libération d’otages retenus dans la bande de Gaza, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël. Mais un responsable du Hamas a affirmé dimanche que le mouvement n’accepterait « en aucun cas un accord ne prévoyant pas explicitement un arrêt de la guerre ».

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Le Monde avec AFP

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