jeudi, mai 2

Les organisateurs de Paris 2024 ont un point commun avec… Astérix et Obélix. A l’image des illustres Gaulois, ils ont une crainte : que le ciel leur tombe sur la tête. Ou, plus exactement que les cieux se déchirent et déversent des litres et des litres d’eau sur la capitale alors qu’elle accueillera les compétitions olympiques et paralympiques.

Trop de pluie, trop longtemps serait synonyme de dégradation de la qualité de la Seine avec la présence de bactéries en trop grand nombre, due au rejet dans le fleuve d’un mélange d’eaux pluviales et d’eaux usées. Ce qui remettrait en question les épreuves de natation marathon, triathlon et paratriathlon qui doivent théoriquement s’y dérouler.

Est-ce l’idée qu’à trop en parler cela finisse par se réaliser ? Est-ce le lointain héritage du côté bravache des ancêtres celtes ? Toujours est-il que les organisateurs de Paris 2024 se montrent peu diserts sur cette crainte qu’un ciel déchaîné vienne remettre en cause un projet sur lequel ils ont beaucoup communiqué : montrer au monde entier, à l’occasion des Jeux, que l’on pourra se baigner dans la Seine. Les pouvoirs publics préfèrent insister sur les moyens mis en place pour concrétiser ce projet, que les Jeux ont conduit à accélérer.

Unités de désinfection dans les usines de traitement des eaux, ouvrages structurants pour collecter les eaux pluviales, raccordement des péniches au tout-à-l’égout… la ministre des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, les a listés un à un, mardi 9 avril, devant les députés. L’investissement est conséquent : 1,3 milliard d’euros depuis trois ans.

Alertes sur les « risques »

Tout cela n’empêche pourtant pas les alertes sur les « risques » pour les athlètes. Au début du mois de mars, la Brésilienne Ana Marcela Cunha, championne olympique en titre de natation en eau libre, a appelé à élaborer un « plan B ». Lundi 8 avril, c’est l’ONG Surfrider Foundation qui a publié des résultats sur la qualité de l’eau de la Seine, qu’elle a qualifiés d’« alarmants ».

Cette dernière a toutefois été renvoyée à ses études par les pouvoirs publics. Faire des mesures entre septembre et avril n’aurait « pas de sens », les conditions météorologiques et de débit du fleuve n’étant pas celles qui prévaudront cet été. Surtout, les équipements de traitement des eaux ne seront opérationnels que dans le courant de ce deuxième trimestre, pour être « pleinement en fonction durant les Jeux ».

Circulez, il n’y aurait donc rien à voir ? Voire ! Car il reste malgré tout ce risque que le ciel, lui, ne soit pas au rendez-vous. C’est ce qu’il s’était produit au mois d’août 2023. En raison de fortes pluies les jours précédents, trois des épreuves tests, qui avaient été organisées en nage en eau libre, paratriathlon et triathlon, avaient dû être annulées du fait de seuils de qualité d’eau dépassés.

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