
La cour d’assises du Doubs a condamné, jeudi 18 décembre, l’anesthésiste Frédéric Péchier à la réclusion criminelle à perpétuité. Il a été reconnu coupable de 30 empoisonnements de patients, dont 12 mortels.
L’accusation avait requis cette peine contre le médecin de 53 ans, qu’elle a présenté comme « l’un des plus grands criminels de l’histoire », coupable selon elle d’avoir « utilisé la médecine pour tuer ». A l’inverse, son avocat Randall Schwerdorffer s’était dit convaincu de son innocence et avait demandé à la cour de l’acquitter « purement et simplement », faute de preuves irréfutables.
Ce verdict survient après quinze semaines d’audience denses, parfois techniques, et souvent poignantes. La cour délibérait depuis lundi après-midi dans un « lieu tenu secret ». Dans l’attente de cette décision, l’accusé, qui a comparu libre depuis le 8 septembre, était resté à disposition de la justice dans son logement de Besançon.
« Je ne suis pas un empoisonneur »
L’énoncé du verdict a pris du temps, car la cour devait trancher individuellement chacun des 30 cas d’empoisonnement − 12 victimes sont mortes et 18 ont survécu − reprochés à l’accusé. Les faits ont été commis entre 2008 et 2017 dans deux cliniques privées de Besançon, sur des patients âgés de 4 à 89 ans.
Lorsque la parole lui a été donnée une dernière fois lundi, au dernier jour de ce long procès, il a à nouveau clamé son innocence, une position dont il n’a jamais varié. « Je ne suis pas un empoisonneur », a-t-il affirmé.
Selon l’accusation, le praticien a pollué des poches de perfusion avec du potassium, des anesthésiques locaux, de l’adrénaline ou encore de l’héparine pour provoquer un arrêt cardiaque ou des hémorragies chez des patients pris en charge par des confrères. Son objectif : « Atteindre psychologiquement » des soignants avec lesquels il était en conflit et « nourrir sa soif de puissance », selon le parquet.
« Quelqu’un qui a toujours été dans le contrôle »
Après avoir réfuté cette thèse pendant l’instruction, Frédéric Péchier a finalement admis, depuis l’ouverture du procès, qu’un empoisonneur avait bien sévi dans l’une des deux cliniques privées où il a travaillé. Mais il a constamment répété qu’il n’était pas cet empoisonneur.
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Le procès, qui a duré trois mois et demi, a alterné témoignages déchirants de victimes et échanges tendus avec un accusé décrit tantôt comme un tueur en série dénué d’empathie, tantôt comme un « homme détruit ». Cassant et inflexible lors des interrogatoires, l’accusé a versé des larmes, le 5 décembre, en évoquant sa tentative de suicide en 2021, mais il s’est montré impassible pendant la lourde charge menée à son encontre la semaine dernière par les deux représentantes de l’accusation.
« C’est sa façon d’être, Frédéric Péchier est quelqu’un qui a toujours été dans le contrôle, il n’aime pas montrer ses émotions », a commenté mercredi sur ICI Besançon son défenseur, Randall Schwerdorffer. L’anesthésiste « avait sous-estimé la difficulté de ce procès, il était persuadé que les jurés seraient très rapidement convaincus de son innocence », a également observé l’avocat.




