lundi, mars 31

Dans le concert du Parti socialiste, les dissonances entre le premier secrétaire Olivier Faure et François Hollande sont connues. L’ancien président, redevenu député lors des dernières élections législatives, les a à nouveau illustrées ce jeudi 27 mars sur France 2, à quelques mois du Congrès du PS pour lequel il souhaite un changement de direction.

En cause: une éventuelle censure de François Bayrou. François Hollande temporise pendant qu’Olivier Faure agite clairement la menace, de même que son lieutenant Pierre Jouvet, numéro deux du parti.

Le débat se pose chez les roses depuis que François Bayrou a fermé la porte dimanche 16 mars à un retour à la retraite à 62 ans, en plein conclave des syndicats et du patronat. Une initiative donnée initialement au PS comme un gage pour ne pas censurer le gouvernement sur le budget.

« Il faut attendre que cette négociation puisse aboutir »

Certes, le Premier ministre s’est « exprimé à mon avis maladroitement », car « on ne peut pas ouvrir une négociation et puis donner l’impression de la fermer », avance François Hollande. Mais, « il y avait une négociation, elle est encore là », ajoute-t-il, même si Force ouvrière, la CGT et l’organisation patronale U2P ont déjà claqué la porte.

Conclusion de l’ex-patron du PS: « Il faut attendre que cette négociation puisse aboutir, je pense qu’il faut lui donner cette chance. Et donc il n’y a pas besoin aujourd’hui de dire ‘censure' ».

Son lointain successeur à la tête du parti appréciera. Si les socialistes se sont refusés à censurer François Bayrou jusqu’ici, à la différence des autres groupes de gauche, le Premier secrétaire s’est fendu d’une claire mise en garde l’encontre du Premier ministre dans Le Parisien vendredi dernier:

« S’il continue à improviser et à mépriser le Parlement, ses jours à Matignon sont comptés. » Et Pierre Jouvet, secrétaire général du parti, d’abonder deux jours plus tard dans La Tribune Dimanche: « la question de la censure est sur la table. »

Cette séquence rappelle d’autres expressions divergentes sur la censure. Plus précisément, celle sur la motion spontanée que le PS avait présenté le 19 février. Au début du mois, François Hollande avait expliqué sur France 5 que cette disposition « n’était pas faite pour renverser le gouvernement » mais « pour l’interpeller ».

Avant d’en remettre une couche sur BFMTV quatre jours plus tard, en considérant que si le Rassemblement national venait à se prononcer pour, alors le PS devrait « prendre ses responsabilités » et ne pas censurer pour éviter au gouvernement de tomber. Une position « personnelle » et « absurde », selon Olivier Faure.

Ces désaccords s’expriment avec en toile de fond le congrès du PS qui se déroulera à Nancy du 13 au 15 juin et pour lequel Olivier Faure est candidat à sa réélection.

Article original publié sur BFMTV.com

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