lundi, décembre 23

À peine nommé, déjà en très grande difficulté. François Bayrou récolte la cote de popularité la plus basse jamais mesurée par un sondage Ifop pour le Journal du dimanche, dix jours à peine après son arrivée à Matignon. 66% des personnes interrogées se disent insatisfaites de son travail de Premier ministre.

Présence dans la vie politique depuis plus de 40 ans, nomination des nouveaux ministres qui patine, voyage en jet au conseil municipal de Pau en pleine réunion de crise sur Mayotte dévasté par un cyclone, flou sur ses intentions à la tête du gouvernement… Le nouveau Premier ministre enchaîne les difficultés depuis son arrivée rue de Varenne le 12 décembre dernier.

Une impopularité inédite depuis 1959

De quoi le fragiliser bien plus vite que ses prédécesseurs. Testé dans la même étude quelques jours après ses premiers pas à Matignon, Michel Barnier, nommé en septembre après des semaines d’atermoiement d’Emmanuel Macron, récoltait 55% d’opinions défavorables. Gabriel Attal, nommé dans un contexte moins ardu, était, lui, à 46% et Élisabeth Borne en juin 2022 à 43%.

En remontant jusqu’en 1959 et la nomination de Michel Debré, l’Ifop qui réalise ce baromètre depuis des décennies, n’a pas retrouvé de niveaux d’impopularité aussi élevés pour un Premier ministre immédiatement après sa prise de fonctions.

Un gouvernement difficile à composer

Le nouveau gouvernement qu’a promis François Bayrou « avant Noël » peut-il changer la donne? Le patron du Modem espère toujours composer une équipe de poids lourds, à même d’éviter la censure, avec à la fois des personnalités de droite, du centre et de gauche.

Pour l’instant, elles se font plutôt rares. Exit le président des députés LR Laurent Wauquiez qui a « décliné » la proposition du Premier ministre de le rejoindre. Dans ses propres rangs, Bruno Retailleau devrait cependant rester à son poste à l’Intérieur. Le patron de la Région Hauts-de-France Xavier Bertrand est aussi pressenti pour intégrer le gouvernement.

À gauche, l’ancien ministre socialiste François Rebsamen a annoncé dans La Tribune dimanche être « prêt » à rejoindre le gouvernement, vantant sa « relation de confiance » de longue date avec François Bayrou. Mais celui qui est également président de Dijon métropole a quitté le PS en rejoignant Emmanuel Macron en 2022. La prise de guerre est donc limitée.

Les socialistes ont, eux, formellement refusé de participer au gouvernement. Son chef Olivier Faure est sorti déçu de Matignon jeudi dernier, se disant « consterné de la pauvreté de ce qui (a été) proposé » et n’excluant pas de censurer François Bayrou.

Article original publié sur BFMTV.com

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