A quelques semaines du scrutin sénatorial, la droite parisienne emmenée par Rachida Dati paraît suffisamment sûre d’elle pour se permettre cette attaque frontale : « A gauche, c’est une union de façade. Ils se chamaillent entre eux au Conseil de Paris et se rassemblent uniquement pour se partager les postes. » Ces propos sont tenus par Catherine Dumas, sénatrice sortante, tête de la liste officielle investie par le parti Les Républicains (LR), qui fait montre, mardi 5 septembre, d’un optimisme ravageur dans un café chic de l’esplanade des Invalides (7e arrondissement), accompagnée de quelques colistiers tout autant en appétit.
Elle vient de déposer sa liste définitive et, à les écouter, dans la capitale – où douze places sont en jeu pour un mandat de six ans –, un raz-de-marée électoral aura lieu le 24 septembre qui va emporter la gauche, au-delà des quatre sénateurs parisiens sortants. « C’est la première pierre d’une montée en puissance, d’une dynamique de reconquête de Paris – en vue des élections municipales de 2026 –, veut croire Catherine Dumas. On a travaillé depuis des mois sur une liste qui couvre, pour une fois, l’ensemble du territoire parisien, et qui ne favorise pas les baronnies. » « Cohérence politique, compétences, complémentarité… C’est la force de notre liste : nous sommes une équipe », vante l’avocat Francis Szpiner, maire du 16e arrondissement, numéro deux sur la liste.
Avant que, subitement, Catherine Dumas n’ouvre elle-même le robinet de la douche froide : « On espère trois sièges »… peut-être quatre, si les astres électoraux sont parfaitement alignés, alors que la gauche vise sept ou huit sièges. Une prévision beaucoup moins tonitruante que les intentions énoncées, mais rien à faire, fidèle à ses habitudes, la droite est minée par la division.
« Ils ont voulu me rouler dans la farine »
Evincée de la liste officielle de LR, la présidente de la fédération de Paris, l’eurodéputée Agnès Evren, en guerre larvée avec Rachida Dati, est d’abord partie en dissidence et peut faire perdre des élus à la liste officielle. « On lui a proposé la cinquième place sur la liste, elle n’en a pas voulu, assure Catherine Dumas. Alors, elle compte sur une alliance de circonstance avec les centristes. » Comme, sur le papier, le siège d’Agnès Evren, tête de sa liste, est électoralement garanti, celle-ci est déjà dans l’apaisement et a prévu de travailler avec LR au Sénat.
C’est ensuite Pierre Charon, sénateur sortant, qui a fait ses bagages : « Ils ont voulu me rouler dans la farine. Ils n’auraient pas dû… » Il a échafaudé sa propre liste, « Libérons Paris ! », composée uniquement « d’inconnus n’ayant jamais goûté à la politique », explique-t-il. Avant d’affirmer : « Je fais ça pour renverser la table. » « On lui a proposé la quatrième place et, in fine, il nous apprend qu’il sera disruptif avec une liste pas très sérieuse, déclare Francis Szpiner. Ça n’ira pas loin. Un simple effet de nuisance. »
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