« Le 49.3 décuple notre détermination »
A l’appel de l’intersyndicale, plus d’un millier de personnes ont occupé en début de soirée la place Félix-Baret, à Marseille, face à la préfecture des Bouches-du-Rhône, pour exprimer leur colère contre l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution par le gouvernement.
Les représentants des principaux syndicats ont pris la parole à tour de rôle, appelant à la poursuite des actions contre la réforme des retraites. « Aujourd’hui, le gouvernement a activé le 49.3. Il a pensé que ça allait nous désespérer. Au contraire, cela va décupler notre détermination », a affirmé Caroline Chevé, secrétaire académique du FSU, chaudement acclamée par les manifestants. « On a un sentiment partagé ce soir, c’est la colère. Et cette colère doit s’entendre dans la rue », a estimé de son côté Serge Reynaud, représentant Solidaires.
« L’intersyndicale a mené le conflit de manière très académique jusqu’à maintenant et elle a bien fait. Le gouvernement a choisi de bafouer toutes les règles avec le 49.3… Maintenant, des règles il n’y en a plus », a prévenu Olivier Mateu, secrétaire général de la CGT des Bouches-du-Rhône, annonçant un blocage de l’incinérateur de la métropole Aix-Marseille-Provence et des opérations de blocus des axes routiers dans les jours à venir.
Une partie des manifestants s’est, ensuite, rendue devant le siège du Medef, où des poubelles ont été brûlées. Plusieurs centaines de manifestants continuaient à arpenter le centre-ville après 20 heures.
Dans la journée, une première manifestation avait eu lieu pour protester contre le placement en garde à vue de six salariés d’Enedis, membres de la CGT. Selon le parquet de Marseille, ces interpellations ont eu lieu dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte en février pour des faits de vols et de dégradations commis au préjudice d’Enedis. Les faits reprochés seraient survenus au mois de janvier et février.
Dans la journée, deux des salariés ont été libérés. « Interpeller un syndicaliste au lendemain d’une manifestation, ça ne peut pas être un hasard, commente Alain Rei, secrétaire général de l’union départementale de la CFDT. C’est honteux. La responsabilité de ce qui va se passer dans les jours qui viennent est sur le gouvernement. »