Devant l’Assemblée, les leaders syndicaux appellent les députés à voter contre la réforme
Les abords du Palais-Bourbon sont occupés par une nuée de journalistes et de manifestants venus faire pression sur les députés, et écouter les dirigeants syndicaux les appelant à voter contre la réforme des retraites, alors que les débats dans l’hémicycle sont censés commencer à 15 heures.
« Si on est là, c’est parce qu’on pense que les élus du peuple doivent respecter l’avis du peuple et donc voter contre », assure Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT. « Pas question de laisser tomber » la protestation si la réforme est votée ou si le gouvernement recourt au 49.3, assure-t-il, citant, entre autres exemples de la détermination des travailleurs, les grèves d’éboueurs qui perturbent la gestion des déchets dans 35 villes.
Les députés « ne sont pas représentants d’un parti politique, ils sont représentants de leurs concitoyens », selon Laurent Berger, le secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), qui appelle les élus à « écouter ce qu’il se passe dans leurs circonscriptions ».
François Hommeril, président confédéral de la Confédération française de l’encadrement – Confédération générale des cadres (CFE-CGC), a pour sa part lu une déclaration de l’intersyndicale aux accents solennels. « La démocratie représentative et la démocratie sociale peuvent et doivent se compléter », a-t-il déclaré, rappelant que le projet de réforme a provoqué dès sa conception « une unité syndicale d’une détermination, d’une unité et d’une durée inédites ».
« Nos arguments sont justes », a-t-il poursuivi, en regard d’un projet « faussement annoncé comme nécessaire » par l’exécutif. « Toutes nos organisations n’ont cessé de faire des propositions que le gouvernement a refusé d’examiner », a-t-il rappelé, contrastant, selon lui, avec les « artifices constitutionnels » employés par le camp présidentiel « pour échapper au débat démocratique et passer en force ».
Et de conclure par une adresse directe à la responsabilité des parlementaires, qui « doivent rassurer les citoyennes et les citoyens sur leur capacité d’écoute, sur l’intérêt qu’ils portent à leurs attentes et à leurs souffrances », car « il en va de la confiance que les citoyens peuvent encore avoir dans les institutions de la République ».